Comment faire la promotion de la santé dans une entreprise adaptée?

En Action
En Action
Comment faire la promotion de la santé dans une entreprise adaptée?
Loading
/

Dans les entreprises, c’est souvent une tâche complexe que de faire la promotion de la santé. Il faut mobiliser les dirigeants, consulter les employés, créer un plan, le mettre à exécution et évaluer les résultats. C’est déjà un défi dans une entreprise conventionnelle, alors c’est tout un défi pour une entreprise adaptée!

C’est pour cela que je me suis entretenu avec Alexandra Lépine Directrice des communications chez Groupe TAQ. Groupe TAQ est une entreprise adaptée employant plus de 450 personnes, dont 70 % qui vivent avec une limitation fonctionnelle, tout en étant aptes au travail.

Daniel : Peux-tu nous parler un peu de Groupe TAQ?

Alexandra : Groupe TAQ c’est une entreprise adaptée, notre mission c’est de créer des emplois pour les personnes handicapées. Nos travailleurs ce sont des personnes qui ont différentes limitations fonctionnelles. On a voulu créer un super environnement de travail pour eux.

Souvent, ces personnes ont eu des expériences difficiles avec leurs emplois précédents. On les voit vraiment grandir et se développer au travers du temps et c’est très gratifiant.

Daniel : Quelle place prend la promotion de la santé chez Groupe TAQ?

On est déjà inscrits au Défi Entreprises! Pour nous, c’est une super belle activité et lors de la dernière édition, plus de 70 employés ont relevé le Défi. Il y en a qui ont fait le Défi à la course, à la marche ou en fauteuil adapté !

Il faut dire aussi que notre Directeur Général est un passionné d’activité physique. Il a réalisé à plusieurs reprises le 1000 km du Grand Défi Pierre Lavoie, en amassant des fonds pour des écoles spécialisées.

On a aussi un gym pour les membres de l’équipe de soutient, ce qui est très apprécié par l’équipe.

Sauf que la santé, c’est pas seulement la promotion de l’activité physique. On offre à plus de 125 employés de s’inscrire à de la formation en intégration sociale avec notre partenaire qui est le centre Louis-Jolliet. Des formations sont offertes sur différents sujets : gestion de conflits, savoir-être, savoir-faire, gestion des médias sociaux personnels. C’est vraiment des formations avec l’objectif de développer l’autonomie des travailleurs.

On a aussi depuis 2 ans une cafétéria qui fournit des repas pour moins de 5 $ chaque jour et qui offre un repas complet et sain. C’est maintenant un gros plus, car on avait noté qu’il était difficile de faire une bonne épicerie. En plus de la bonne nourriture, c’est une belle aire de rencontre. D’ailleurs, il y a un piano au milieu de la cafétéria et un employé y joue à chaque pause.

Daniel : C’est quoi les défis que vous avez à relever quand vous faites la promotion de la santé en milieu de travail?

Alexandra : Pour nous, il faut toujours absolument créer un comité. C’est toujours un peu plus complexe et les actions nécessitent une organisation plus spécifique. Par exemple, pour le Défi Entreprises, je vais faire un résumé du site web et le transmettre en format papier aux travailleurs.

On ne peut pas, par exemple, demander aux travailleurs de s’inscrire en ligne, donc souvent il va falloir prendre des inscriptions manuellement.

On fait aussi des rencontres d’information, pour expliquer aux travailleurs comment se rendre à l’événement, où se stationner, quoi apporter, etc. À chaque fois, c’est tellement valorisant de voir les travailleurs tellement fiers. Les photos qu’on a sont des bijoux !

Daniel : La promotion de la santé, ça doit être encore plus important pour vous que dans une entreprise conventionnelle parce que vous avez une mission de développement des personnes.

Alexandra : Oui, mais je souhaite que ce soit comme ça dans toutes les entreprises, parce que nos employeurs nous le redonnent. Quand ils viennent travailler, ils sont bien, ils se développent. C’est un super bon investissement. Dans chaque entreprise, on devrait être la meilleure version de nous-même.

Daniel : Si tu avais un conseil à donner à une entreprise qui veut faire la promotion de la santé, ce serait quoi?

Alexandra : C’est l’engagement des dirigeants. Ici, on l’a vraiment beaucoup. Ensuite, il y a la création du comité. On suggère aussi d’y aller doucement, d’y aller une étape à la fois. C’est important aussi de valider l’intérêt pour les activités mises en place.

Mon dernier conseil, ce serait aussi que l’employeur s’implique en payant une partie de l’inscription à un événement ou une activité.

Finalement, il faut aussi se souvenir de pourquoi c’est important de faire la promotion de la santé : oui, c’est bon pour la santé, mais ça permet aussi de créer des liens. Ça a un impact majeur sur notre climat de travail, sur notre cohésion d’équipe. Ça permet de développer des liens plus personnels que professionnels. Une des raisons de pourquoi les gens restent dans un travail, c’est leurs collègues. C’est sûr que de favoriser l’activité physique va aider la rétention des employés.

Daniel : Comment faites-vous vos communications en lien avec vos activités?

Alexandra : On utilise nos télévisions pour passer des messages sur les activités en cours. Pour le Défi Entreprises, on imprime aussi des fiches d’inscription et on les laisse sur les tables de la cafétéria.

Pour l’équipe de soutient qui a accès à un ordinateur, on va envoyer des courriels. Les ressources humaines, qui comprennent 2 agents d’intégration, vont être informées et impliquées afin de bien passer les messages.

Une fois que les inscriptions sont faites, là, on va faire des rencontres d’information en lien avec la journée de l’événement ou le déroulement de l’activité.

Daniel : Votre solution, c’est d’offrir moins d’activités, mais de mettre plus d’énergie sur chacune?

Alexandre : Je le vois comme ça, surtout au début du comité. Cela permet de créer des ambassadeurs et une expérience positive pour tous.

Daniel : C’est quoi les prochaines étapes pour Groupe TAQ?

Alexandra : Dans les prochains mois, il y a encore 400 à 800 personnes qui sont aptes au travail, mais qui n’en ont pas. Notre prochaine étape, c’est de créer une nouvelle entreprise adaptée à St-Raymond pour se rapprocher de notre personnel.

Les besoins sont tellement grands, alors on a à coeur de favoriser la création d’emploi pour des personnes en situation d’handicap.

Daniel : C’est aussi une partie de la solution pour lutter contre la pénurie de main d’œuvre?

Alexandra : Tout à fait, nos partenaires sont en croissance et on veut pouvoir les accompagner dans cette croissance.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.