Éloge de la difficulté — ou pourquoi est-ce aussi gratifiant de courir?

Je viens de mettre un point final à ce billet. Comme vous pouvez le remarquer, j’ai dû ajouter une nouvelle catégorie d’article au blogue: « philosophie ». Ce n’est pas trop mon style, ni ma spécialité d’écrire ce type d’article alors ne soyez pas inquiets, je n’en ferai pas une habitude. Je préfère généralement donner des faits plutôt que des opinions, mais dans ce texte, c’est tout ce que vous retrouverez: mon opinion.

J’aime courir parce que c’est difficile. Quand je cours, je peux me dire, je cours, donc je suis en vie. Ça fait mal. Parfois je sens mes poumons qui brûlent… et j’aime ça. Pas toujours sur le coup (sauf dans les très bonnes journées), mais toujours après.

Je pense qu’on sous-estime souvent les bienfaits de faire quelque chose de difficile:

1. Trois américains sur cent sont millionnaires. La plupart d’entre eux ont eux-mêmes payé leurs études universitaires ou ont eu des bourses de mérite ou ne sont tout simplement pas allé à l’université. Ensuite, lorsque ces millionnaires font des enfants, ils se disent: « j’ai eu de la difficulté à aller à l’école, je vais payer les études de mon fils/ ma fille pour l’aider »’.  Résultat? Un très faible pourcentage de leurs enfants deviennent millionnaires. Ça semble paradoxal à première vue, mais en y pensant bien, c’est logique : être dans l’adversité amène à se dépasser.

2. Le record canadien sur marathon n’est pas tombé depuis 1975. Ce record fût couru par Jerome Drayton, un homme qui avait un travail à temps plein et qui devait s’entraîner le matin et le soir. Pas idéal me direz-vous. Pourtant, son record tient depuis un bon bout de temps, même devant des athlètes qui s’entraînent à temps plein… Jerome n’est pas le seul exemple d’athlète qui a réussi à être exceptionnel malgré plusieurs contraintes. Ne venez donc pas me faire pleurer sur le sort des athlètes qui doivent travailler et s’entraîner en même temps. Je ne dis pas que c’est facile. Je dis seulement qu’être dans l’adversité amène à se dépasser.

3. Lorsque j’étais à l’université, j’étais  »dans le jus ». Lorsque l’an dernier j’ai démarré le Défi Entreprises, je me suis dit que l’université c’était rien et que ÇA, c’est être vraiment occupé. Cette année, le Défi Entreprises est 5 fois plus gros que l’an dernier et je me dis que l’an dernier c’était rien et que ÇA c’est être vraiment occupé.  Dans notre vie professionnelle, je pense qu’on devient seulement aussi bon que nécessaire…

Parfois je me demande comment des chefs d’entreprise font pour être aussi performants. Je pense que c’est en parti parce qu’ils y sont arrivés par étape et en parti parce qu’ils n’ont pas le choix. L’adversité les a amené à se dépasser.

4. Les éthiopiens et les kenyans dominent le monde de la course à pied en ce moment. Ils ont certainement une excellente génétique et ils s’entraînement à courir en bas âge. Par contre, un facteur qui est souvent sous-estimé c’est que pour eux, courir vite et gagner des sous dans un marathon, c’est probablement la seule façon d’améliorer leurs conditions de vie. Disons que c’est une motivation supplémentaire, car l’adversité amène à se dépasser.

En gros, je pense qu’on fait fausse route lorsqu’on essaie de se donner tout facile. La facilité rend au pire médiocre, au mieux ordinaire. L’adversité crée l’excellence. Rendons notre vie un peu plus difficile. Exaltons-nous: suons, respirons et courons!

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Daniel Riou Directeur général
Directeur général du Groupe Défis, fondateur du Défi Entreprises et co-fondateur d'Altterre. J'adore tout ce qui touche l'activité physique et la santé globale. Détenteur d'un baccalauréat en Kinésiologie de l'Université Laval Diverses formations par La Clinique du Coureur Programme Émergence de l'École d'Entrepreneurship de Beauce Programme National de certification des entraîneurs Niveau 2 en badminton Programme National de certification des entraîneurs Niveau 1 en haltérophilie

10 réflexions au sujet de “Éloge de la difficulté — ou pourquoi est-ce aussi gratifiant de courir?”

  1. Tout à fait d’accord avec toi. Travaillant en éducation depuis 18 ans, je peux t’assurer qu’il en est de même pour les élèves qui ont appris la valeur de l’effort et du dépassement.

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  2. De mon côté, je suis parfaitement en accord avec les valeurs de l’effort et du dépassement. Par contre, je peux me dépasser sans que ce soit nécessairement « difficile » et souffrant. Je cours, j’aime ça, et je ne souffre jamais. Je cours pour mon plaisir, je ne recherhce pas la performance et je ne considère pas que je suis « médiocre » pour autant car je m’améliore.

    Aimer courir parce que c’est difficile et le proner pour les autres autour de soi, je trouve que c’est dépasser une ligne et je trouve ça isole le sport pour rendre la pratique élitiste.

    L’adversité n’a rien à voir avec la souffrance selon moi.

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  3. Si on ne fout pas de coups de pied au c . . , on devient une lavette comme tous les autres trous du c . . rivés à leur volant ou à leur télé.

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  4. Éloge de la diffiulté,valoriser l’effort et la persévérance ; tout cela devrait être plus souvent au menu du jour! À l’heure où le « double clic » est trop long!, il faut définitivement prendre le temps de se rappeler ces concepts! MERCI!

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  5. Tout à fait s’accord avec toi. Pour ma part, je dois persévérer à travers les blessures, mais qu’elle satisfaction de pouvoir revenir à la course!

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