Mon premier 5 km sans arrêter!

NDLR : Suite à la publication de l’article Comment courir 5 km sans arrêter?, nous avons reçu le témoignage de Geneviève Pruneau, une participante du Défi Entreprises très impliquée dans son entreprise. Son témoignage démontre que derrière les difficultés se cachent parfois des opportunités que nous devons saisir.

Je n’ai jamais pensé aimer courir. Marcher pour aller nulle part, très peu pour moi. Imaginez ce que je pensais de la course! Courir, c’est pour fuir un danger, point.

J’étais toujours la dernière personne que les grands sportifs du secondaire choisissaient pour faire partie de leur équipe en éducation physique. Ceci dit, c’est probablement pour la même raison que je ne les aurais pas choisis pour un travail d’équipe en français.


Comment se fait-il alors que depuis 2016, je puisse avoir couru plus de 5000 km (c’est Strava qui le dit!)? La réponse est pourtant simple. J’ai carrément pilé sur mon orgueil en me mettant au défi de courir 5 km pour une cause que j’avais à cœur. Ç’a été mon élément déclencheur!


En 2012, ma fille est née avec une atrésie de l’œsophage. Pour faire une histoire courte, aussitôt bébé sorti de mon ventre, les médecins ont constaté que son œsophage n’était rien de moins qu’un cul-de-sac et qu’il n’était pas relié à l’estomac. Encore pire, une fistule « pas rapport » venait raccorder l’oesophage à la trachée. La nature peut faire parfois de bien drôles d’erreurs! Résultat : les sécrétions, la salive ou le lait allaient directement dans les poumons!

Heureusement, les doigts de fée d’une chirurgienne d’expérience ont pu corriger la situation et ma fille a maintenant une vie parfaitement normale. Malheureusement, ce ne sont pas tous les enfants nés avec cette malformation qui peuvent jouir de cette chance. Voilà pourquoi j’ai senti le besoin de redonner, comme si j’avais une dette envers le karma.


Mon inscription était faite : je ne pouvais plus reculer, je devais avancer…en courant de surcroît! Je m’étais engagée à courir 5 km en échange des dons recueillis pour la clinique d’atrésie de l’œsophage de l’hôpital Sainte-Justine. J’ai considéré feindre une blessure, m’enfuir, en voiture évidemment, et toutes sortes d’autres excuses plus grotesques les unes que les autres pour ne pas avoir à subir ce 5 km, mais mes donateurs comptaient sur moi. Je comptais sur moi!


C’était en plein mois de janvier : je m’en souviens comme si c’était hier. Comment peut-on être assez motivée pour sortir courir quand il fait -1000 et qu’en plus, le sol est glacé? Je me le demande encore! J’avais un plan et je devais le respecter. Je me suis donc lancée avec mes vieux shoeclacks (une amie avait pris le soin de me prévenir que je ne pouvais pas courir en bottes) dans le stationnement d’un centre commercial après la fermeture. C’était le seul endroit dans mon secteur où je pouvais courir sur l’asphalte sans risquer de me péter les deux jambes.


Avec une application sur mon téléphone qui me soufflait quand courir et quand marcher, c’est ainsi que j’ai entamé le plus long kilomètre de la terre, les joues rouges et le souffle court. D’ailleurs, la plus grosse séquelle de l’opération de ma fille est sa toux très… caractéristique. On dirait quelqu’un qui fume beaucoup! C’est exactement ce que je ressentais quand mon « pas-de-souffle » combiné au froid sibérien de janvier menaçait de me transpercer les poumons.


La fameuse course était en avril; je n’avais donc pas eu le choix de débuter l’entraînement à la fin du mois de janvier. En huit semaines, j’étais censée pouvoir passer de la fille qui n’a jamais couru de sa vie à celle qui peut faire 5 km sans même s’arrêter pour reprendre son souffle. Je dois avouer que je n’y croyais pas trop au début. Les premières sorties ont été un vrai calvaire. Plus d’une fois, je me suis répété qu’après la course en avril, j’allais tout arrêter, que c’était temporaire. Aujourd’hui, j’ai un petit sourire en coin en y repensant! Tranquillement, le souffle est devenu meilleur à chacune de mes sorties. Plusieurs petites victoires : le premier kilomètre sans m’arrêter, puis 2, puis 3… J’ai pris goût à sortir courir sur mon heure de dîner pour profiter du soleil d’hiver. En fin de compte, quand on bouge, il ne fait pas si froid!

Ma fille et moi au Défi caritatif Banque Scotia, à Montréal en avril 2016.


Au fil du temps, j’ai découvert quelques autres bienfaits. Je dormais beaucoup mieux, étonnamment, j’avais plus d’énergie et je me sentais incroyablement bien après avoir couru, comme si j’avais passé l’avant-midi dans un spa. Je suis rapidement devenue accroc à cette sensation aussi bien que même au-delà du jour J, en avril 2016, la course fait toujours partie de ma vie à ce jour. Beau temps, mauvais temps, été comme hiver. Après tout, il n’y a aucune bonne excuse qui tienne quand je me rappelle avoir couru dans un stationnement de centre d’achat en plein mois de janvier.

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Daniel Riou Directeur général
Directeur général du Groupe Défis, fondateur du Défi Entreprises et co-fondateur d'Altterre. J'adore tout ce qui touche l'activité physique et la santé globale. Détenteur d'un baccalauréat en Kinésiologie de l'Université Laval Diverses formations par La Clinique du Coureur Programme Émergence de l'École d'Entrepreneurship de Beauce Programme National de certification des entraîneurs Niveau 2 en badminton Programme National de certification des entraîneurs Niveau 1 en haltérophilie

3 réflexions au sujet de “Mon premier 5 km sans arrêter!”

  1. Salut Geneviève!

    Après avoir couru cette même course que toi (et avec toi) en 2016, pour exactement les mêmes raisons (fière maman d’un enfant avec atrésie), on se retrouvera au Défi Entreprise!

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  2. Allo Geneviève,

    5 km sans faire d’arrêt ? Ce défi sera plus costaud cette année. Je combat un cancer au niveau du cerveau. Le diagnostic a été sortie le 15 décembre avant la pandémie. Je te souhaite bonne chance pour ton défi. La tête, le cœur et le corps vont bien.

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