Évaluation du Saucony Virrata – Le minimalisme accessible

Dernièrement, j’ai parlé du cycle de l’adoption de la «technologie» des chaussures minimalistes dans cet article. En résumé, je crois que l’avenir des chaussures de course à pied se trouve à mi-chemin entre les « five-fingers » (qui perdent du terrain en terme de vente) et les chaussures de plus de 12 oz qu’on nous a vendues pendant des années. À mon avis, la norme en terme de chaussures de course à pied passera de 11-12 oz avec 12 mm de dénivelé, à 6-8 oz avec 0-6mm de dénivelé.

La Saucony Virrata est une chaussure que j’ai beaucoup apprécié dans les derniers jours. Je pense qu’elle représente exactement l’endroit où l’industrie devrait se diriger dans les prochaines années. C’est la première chaussure «0 drop» et coussinnée que j’ai la chance d’essayer et je dois avouer que ce n’est pas une combinaison qui me déplaît. Au contraire.

Statistiques :

Hauteur :17-18mm (selon les sources) à l’avant et à l’arrière

Dénivelé : 0 mm de dénivelé

Poids : 6,5 oz  pour une taille 9 homme

L’empeigne

Empeigne de la chaussure Saucony Virrata
Empeigne de la chaussure Saucony Virrata

De l’extérieur, l’empeigne de la Virrata ressemble beaucoup aux deux premières versions de la Kinvara. Elle est constituée de deux membranes superposées. La membrane la plus près du pied est très douce au toucher ce qui me fait penser que la chaussure pourra se porter pied-nu lorsque la température sera plus clémente. La membrane externe me semble plus rigide et c’est elle qui donne du tonus à la chaussure. Espérons seulement que cette dernière sera assez durable.

SAucony Virrata

2013-03-05 19.03.17

L’empeigne est assez souple pour assurer un bon confort. Cependant, elle me semble un peu trop molle pour assurer un bon soutien lors d’entraînements par intervalles pour des coureurs compétitifs. L’avant-pied est assez large pour que mon pied ne s’y sente pas comprimé.

La semelle intercalaire

C’est ici que cette chaussure devient intéressante. La semelle est épaisse de 17mm à l’avant et à l’arrière, ce qui crée une plate-forme stable, coussinnée et droite pour le pied. Cette chaussure est vraiment à mi-chemin entre les pures minimalistes (très près du sol, 0 drop, style NB Minimus 00) et les chaussures de transition comme la Kinvara 3. Cela donne un mélange un peu bizarre, que j’aime bien. Comme dans la Kinvara, il est possible d’atterrir sur le talon en premier sans que ce soit particulièrement inconfortable. Par contre, 4mm de dénivelé en moins, ça fait une bonne différence et la foulée mi-pied vient plus naturellement qu’avec les Kinvara 3. Évidemment, c’est plus demandant pour le mollet et le tendon d’achille.

La chaussure est très flexible pour une chaussure aussi épaisse, ce qui permet au pied de bouger très librement. Comme pour l’empeigne, cette flexibilité rend la chaussure plus confortable, mais un peu trop molle pour faire des entraînements par intervalles sur une piste de 200m ou de 400m. D’ailleurs, la semelle intercalaire est probablement trop molle et trop haute pour qu’elle soit appropriée pour la piste. Ce n’est pas un défaut majeur parce qu’elle n’est pas destinée à la performance, mais c’est toujours bon de le savoir.

La semelle externe

Semelle externe de la Saucony Virrata

Comme vous pouvez le constater sur l’image ci-haut, la semelle externe est surtout constituée d’EVA, avec des insertions de caoutchouc au talon et à l’avant pour plus de durabilité. Parfois, je me demande s’il y aurait une différence significative sur le poids d’une chaussure ayant plus de caoutchouc. Serait-il possible d’offrir un modèle ayant une semelle plus durable et plus lourde pour ceux et celles qui font beaucoup de kilomètres? Il me semble que cela pourrait correspondre aux attentes de plusieurs coureurs. Évidemment, il est trop tôt pour juger de la durabilité de la semelle externe, mais je ne pense pas qu’elle sera très durable. Les petites roches ont tendance à rester prises dans les fentes de la semelle. Par contre, je n’ai pas senti l’envie de les enlever.

En conclusion, les Virrata sont une énorme amélioration par rapport aux anciennes Hattori. Si j’avais à trouver une expression pour les qualifier, ce serait «minimalismes accessibles». En effet, il s’agit probablement de la chaussure qui nécessitera la moins longue période d’adaptation pour une personne qui court en chaussures coussinnées depuis longtemps et qui voudrait aller vers une chaussure minimaliste. La chaussure est légère, mais elle donne assez de protection et de coussin pour que je considère qu’il serait envisageable de faire un marathon ainsi chaussé. Avec les Virrata aux pieds, vous trouverez qu’il est facile d’avoir une foulée naturelle et que la chaussure le «propose» d’elle-même, même si elle ne l’impose pas.

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Daniel Riou Directeur général
Directeur général du Groupe Défis, fondateur du Défi Entreprises et co-fondateur d'Altterre. J'adore tout ce qui touche l'activité physique et la santé globale. Détenteur d'un baccalauréat en Kinésiologie de l'Université Laval Diverses formations par La Clinique du Coureur Programme Émergence de l'École d'Entrepreneurship de Beauce Programme National de certification des entraîneurs Niveau 2 en badminton Programme National de certification des entraîneurs Niveau 1 en haltérophilie

12 réflexions au sujet de “Évaluation du Saucony Virrata – Le minimalisme accessible”

  1. Elle ressemble beaucoup à la saucony A4 que je porte et que j’adore! Je me souviens que j’ai eu l’impression de mettre le pied dans une pantoufle lorsque je l’ai essayée! mais la A4 a de nombreux trous dans sa semelle, en fait c’est un mais à ce temps-ci de l’année, pieds trempés garantis!

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  2. Très bon test comme toujours !
    je trouve quand même dommage pour la durabilité que Saucony laisse son eva « à nu »
    Sur mes hattori la semelle s’use assez vite, alors que NewBlance a mis des parties plus dures en vibram. A kilométrage équivalent elles sont beaucoup moins usées !
    Par contre on perd en sensibilité, mais il y a surement moyen d’affiner cette couche plus dure de protection 😉

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  3. Merci Daniel pour cette excellente review (comme d’habitude).

    J’ai acheté mes Virrata hier PM et j’ai fait ma première course avec (12 Km). Feeling très similaire au Kinvara3 avec lequel je cours depuis un moment. J’ai senti la différence sur mes talons d’Achille et mes mollets mais déjà ce matin ça va mieux. Je cours ‘mid-foot’. Je dirais à première vue que la ‘cage à orteils’ est un peu plus ample que celle du Kinvara. J’ai les pieds relativement étroit et, malgré tout, le Kinvara me dérangeait légèrement à ce niveau.

    Pour l’instant, les Kinvara avaient été mes souliers favoris. Je pense que le Virrata les supplantera étant donné la plus grande aisance à courir avec la foulée mi-pied.

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  4. Merci beaucoup pour les infos . J’ai toujours couru en pantoufles (kayano,gel 2170) et là je me suis acheté les virrata. J’ai l’impression de courir plus vite sans faire plus d’efforts. Dernièrement , avec les gel -2170, je commençais à avoir mal à la malléole intérieure . Depuis , avec les virrata, plus rien !

    Merci

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