Le corps humain s’adapte.
Comme le disait Nietzsche, ce qui ne me tue pas me rend plus fort. C’est exactement la raison pour laquelle on s’améliore en course à pied. La première étape pour obtenir une amélioration, c’est qu’il faut stimuler le corps à s’adapter.
Qu’est-ce qui stimule le corps? Un stress (effort) plus grand que d’habitude.
Pour forcer votre corps à s’adapter, vous avez plusieurs choix :
1. Vous pouvez courir plus vite que d’habitude
2. Vous pouvez courir plus longtemps que d’habitude
3. Vous pouvez courir à une altitude plus élevée que d’habitude
4. Vous pouvez courir dans une pente plus abrupte que d’habitude
5. Vous pouvez courir plus de kilomètres par semaine que d’habitude
6. Vous pouvez courir pour la première fois
7. J’en oublie probablement…
Cette liste n’est pas exhaustive, mais vous comprenez probablement le principe : il faut généralement faire un petit quelque chose de plus que ce que vous faites habituellement.
C’est pour cela que pendant vos premières années de course à pied, vous pouvez faire à peu près n’importe quoi et vous améliorer quand même. C’est aussi pour cela qu’en suivant la même routine d’entraînement chaque semaine, vous finirez par plafonner relativement rapidement. Ce qui cause l’amélioration, c’est :
Le cycle fatigue-récupération :
Voici, ci-haut, un exemple d’un entraînement chez un débutant ou dans un sport que vous ne faites pas souvent. La première fois que vous faites cette activité, votre corps est plus «vulnérable» à cette activité et une grande fatigue et probablement quelques douleurs s’en suivent.
Suite à cet entraînement, votre corps s’adapte et devient plus fort, plus performant. C’est ce qu’on appelle la surcompensation. La surcompensation nécessite donc trois étapes :
- Le corps est stressé par un entraînement et sa capacité de performance diminue au cours de l’entraînement
- Le corps est en état de fatigue, sa capacité de performance est diminuée
- Le corps récupère. À la fin de la période de récupération, sa capacité de performance se retrouve au-delà du niveau de départ.
Sauf qu’avec le temps, le même entraînement ne fatiguera plus autant le corps. Même si les entraînements deviennent plus volumineux ou plus rapides qu’avant, le corps s’est adapté et ne se retrouve plus aussi fatigué que la première fois que vous avez fait un entraînement de course.
Rendu à ce stade, il faut enchaîner plusieurs entraînements pour amener le corps au même niveau de fatigue que lors du premier entraînement :
Dans l’exemple ci-haut, on voit que l’athlète ne récupère pas complètement de l’entraînement précédent avant l’entraînement suivant. La fatigue s’accumule, ce qui est souhaitable. C’est ce qui permet à cet athlète plus avancé de continuer à s’améliorer, à condition de bénéficier d’une période de repos assez longue pour obtenir une surcompensation.
Voilà la raison pour laquelle l’endurance fondamentale permet de bonnes améliorations chez un débutant, mais qu’utilisée seule (à moins d’avoir un volume très élevé), elle entraîne peu d’adaptation chez le coureur expérimenté.
C’est possible que je me trompe mais il me semble que les histoires d’altitude (si c’est bien ce dont tu parles en 3) avaient été démontré fausses ou fortement exagérées. Me semble que Guy Thibault en parle d’ailleurs dans son livre (mais ma mémoire fait peut-être erreur)
Effectivement, probablement que l’effet de l’altitude sur la performance est exagéré, mais c’est certainement un stress auquel le corps s’adapte. De là à savoir si cette adaptation se transfert en hausse de performance au niveau de la mer, je n’en suis effectivement pas certain.
Intéressant! J’ai vu d’incroyables coureurs du dimanche dans les montagnes du Népal, mais leur mode de vie est tellement différent du nôtre que le facteur de l’altitude n’est que corrélationnel. Quel est le livre en question?
Le titre est Entrainement Cardio : Sports d’endurance et performance. Probablement le meilleur livre sur l’entrainement (pour le public) que j’ai lu.
Excellent billet Dan!
J’ajouterais à la liste « vous pouvez courir avec une technique différente qu’à l’habitude ».
Rien de tel qu’un coach pour nous sortir de notre zone de confort en suggérant
un ajustement à la posture ou au mouvement. Une autre possibilité est d’imiter
pas à pas un coureur plus expérimenté pendant un certain laps de temps.
Je ne suis pas certain que c’est la meilleure manière d’obtenir l’effet de surcompensation
souhaité, mais une technique plus efficace est garante d’une meilleure performance.
Bonne course!