Le temps des Fêtes est empreint de traditions: assister à la messe de minuit parce que ma mère y chante; aller skier avec mon père; attraper un rhume! Bien que, tout au long de cette période de réjouissances, j’essayasse de conserver de saines habitudes de vie et que je me lavasse les mains compulsivement chaque fois que je croisai un petit enrhumé, rien n’y fit; le 31 décembre au réveil, un léger mal de gorge m’indiquait, qu’encore une fois, j’avais perdu la bataille. Une semaine plus tard, je ne suis toujours pas remis sur pied, ce qui va à l’encontre de l’adage : « Un rhume qu’on soigne, ça dure une semaine; un rhume qu’on ne soigne pas, sept jours. » Si j’essaie bien entendu de me reposer, de boire beaucoup et de rester au chaud, en bon sportif souffreteux, je me demande : « Qu’en est-il de la course à pied? Devrais-je prendre une pause ou poursuivre? » À la suite de mes recherches, je réalise qu’il n’existe pas de consensus véritable, par contre il est possible de dégager quelques conclusions. De plus, mes lectures m’ont mené vers la Norvège et une étude qui explique, en partie, la différence entre les athlètes médaillés et ceux qui s’approchent du podium sans y monter. Vous l’aurez deviné : le rhume y est pour quelque chose!
La règle du cou
Suivant plusieurs sources, il semble possible d’établir une « règle du cou ». Les symptômes qui s’observent plus haut que le cou (p. ex. : goutte au nez, éternuements, nez bouché) ne requièrent pas qu’on s’arrête de courir. Il peut par contre être raisonnable de réduire la durée, la fréquence ou l’intensité des sorties.
Les symptômes qui affectent le cou et tout ce qui se trouve plus bas exigent une pause. Des exemples : toux, congestion de la poitrine, infection bronchique, douleurs musculaires, frissons, diarrhée, etc.
J’ai posé la question à deux amis, spécialistes de la santé, et tous deux s’entendaient pour dire que dans le cas d’un simple rhume, la course à pied n’est pas contre-indiquée. Bien sûr, il faut faire preuve de jugement et, dans le doute, s’abstenir ou discuter avec son médecin. En portant bien attention à vos symptômes, vous devriez également être en mesure de juger, quelques heures après une sortie, si votre situation s’améliore ou périclite.
La clé? Rester en santé!
Une étude réalisée auprès de 37 skieurs de fond norvégiens, pendant une période de 9 ans, a comparé les 16 athlètes ayant remporté une médaille aux Jeux Olympiques ou aux Championnats du monde avec le reste du groupe. L’étude ne révèle pas de différence marquée dans le volume et les conditions d’entraînement (p. ex. : nombre de compétitions, temps passé en altitude). Par contre, les athlètes médaillés ont rapporté en moyenne 14 journées symptomatiques* par année, contre 22 journées chez les athlètes non primés. Bénéficier d’un système immunitaire fort, ou faire preuve d’assiduité dans certains comportements (se laver les mains, bien manger, dormir suffisamment, etc.), pourrait donc mener vers une médaille olympique. L’étude s’attarde également aux facteurs de risque, comme l’avion et la fatigue, et à la variabilité, faible ou forte de l’entraînement (l’article parle de training monotony).
*Infections respiratoires ou gastro-intestinales
Conclusion
Un rhume, ça n’arrive jamais à point! Il faut donc essayer de l’éviter, en adoptant des comportements sains (sommeil, hygiène, alimentation), ou de s’en débarrasser le plus rapidement possible. De mon côté, il semble que je n’arrive pas à passer à côté, malgré tous mes efforts. D’habitude, je continue à courir même enrhumé, à basse intensité. Je demeure à l’écoute de mon corps et des symptômes et souvent, c’est le niveau de fatigue ressenti qui m’amène à prendre une journée de repos. La plupart du temps, le fait d’aller courir un peu se révèle bénéfique, et je me sens mieux par la suite. Ça semble plus efficace que la panoplie de sirops et pastilles qu’on trouve en pharmacie! À ce sujet, je vous invite à consulter cette chronique du Pharmacien, particulièrement amusante. Sur ce, je vous souhaite un bel hiver, en santé!