Courir pour Maigrir?

Plongée dans mes pensées, je me demande si tous les coureurs n’ont pas, un jour ou l’autre, voulu perdre du poids. Certains se mettront à la course pour brûler des calories. D’autres, aspireront à faire descendre les kilos sur la balance pour égrainer minutes ou secondes à leur chrono. Léger comme une plume, longiligne comme un coureur Kenyan, mince comme dans les publicités et les médias sociaux.

J’accorde de nouveau mon attention au questionnaire qui est devant moi. En cette semaine de sensibilisation aux troubles alimentaires #SemTA2020, j’aspire à reconnaître la mince ligne entre l’équilibre et le contrôle.

Me prêtant au jeu du questionnaire « Suis-je à risque » d’ANEB, je comprends rapidement que moi-même, ainsi que plusieurs personnes de mon entourage sommes à risque (faible à modéré, mais tout de même). Le souci accordé au poids et à l’apparence corporelle est omniprésent dans notre paysage et s’incruste malicieusement dans nos esprits. Maigrir est une victoire. Vraiment?

Gestion du poids versus Troubles Alimentaires

Voici des statistiques très surprenantes, trouvées sur le site d’Équilibre :

  • Dès l’âge de 5 ans, certains enfants sont insatisfaits de leur corps.
  • Le tiers des filles de 9 ans ont déjà essayé de perdre du poids.
  • Plus de la moitié des adolescents sont insatisfaits de leur apparence corporelle.
  • Près d’un homme sur cinq est insatisfait de son poids. 
  • Près de trois femmes sur quatre (75%!) veulent maigrir, et ce, peu importe leur poids.

Cher lecteur, ne t’es-tu jamais senti profondément insatisfait de ton apparence physique? Moi oui. Tellement. Différemment selon les épisodes de ma vie, mais je fais clairement partie des gens qui ont passé trop de temps dans leur vie à se comparer à des images irréalistes. Et je comprends en lisant ces statistiques que je ne suis vraiment pas la seule. 

Comme quoi, il semble y avoir une grande quantité d’individus pour qui le poids est un souci quotidien. Et somme toute, j’imagine que c’est un peu normal puisque l’obésité est associée à plusieurs risques de maladie. Peu de gens, je présume, désirent prendre du poids pour devenir obèse…non? (Bon, c’est sûrement le cas pour les lutteurs Sumo…mais je m’égare).

Où se trouve donc la ligne entre une gestion de poids qui est saine et le chemin qui mène aux troubles alimentaires? Parce que personne n’est à l’abri. Vous avez sûrement déjà entendu parler d’anorexie mentale ou de boulimie? La privation alimentaire, les orgies de bouffe et les comportements compensatoires sont des conduites alimentaires qui peuvent paraître suffisamment extrêmes pour que nous puissions difficilement imaginer y être soumis (peut=être) mais connaissez-vous ces deux troubles alimentaires bien présents dans le milieu sportif?

La bigorexie : La bigorexie ou dysmorphie musculaire se caractérise par une impression d’être trop mince ou jamais assez musclé. La bigorexie est aussi nommée anorexie inversée. Il s’agit d’un trouble alimentaire qui touche plus particulièrement les hommes ainsi que les personnes dans le milieu sportif. Il est possible que la personne atteinte de bigorexie instaure des règles strictes face à la prise alimentaire, aux entraînements (surentraînements) et dans certains cas, à la prise de suppléments. Des sentiments de culpabilité et de honte sont présents lorsque la personne concernée ne réussit pas à suivre les entraînements qu’elle s’est donnés. Les autres activités, loisirs et moments de détente peuvent être mis de côté au profit des entraînements.

L’orthorexie : L’orthorexie se caractérise par une obsession de manger sainement. La personne souffrant de ce trouble mettra beaucoup d’énergie concernant le choix des aliments et à la façon de mieux les apprêter. Généralement, la valeur nutritive du plat sera mise en premier plan et le plaisir de manger en second plan. La personne souffrant d’orthorexie peut également vivre de l’isolement social, en raison de l’ampleur de ses comportements dans sa vie. 

Étonnamment facile de se reconnaître un peu, non?

Maigrir pour mieux performer

Je plonge de nouveau dans mes pensées. J’ai lu un article dernièrement qui expliquait qu’en perdant un certain nombre de kilos, on pouvait également perdre des minutes au chrono. Représenté avec un tableau. Par exemple, il semblerait qu’une perte de 4.5kg (10 lbs) pourrait me faire gagner 2minutes08 sur 10 km! C’est tentant non? Le problème c’est que perdre du poids de façon durable, ça prend du temps. Il n’y a pas d’aliment, de formule, de produit ni de techniques magiques. Il faut prendre le temps d’adopter de saines habitudes de vie. 

Avant de maigrir, pensons d’abord que tous les corps sont différents et qu’il y a d’autres paramètres qui influencent nos performances :

Lorsque le contrôle prend toute la place, même la meilleure des intentions pour sa santé peut se transformer en vrai cauchemar. Se vouloir du bien, ça n’a rien à voir avec ce qu’on a l’air. Le bonheur, c’est loin d’être nos #bestspics sur les réseaux sociaux.

 « Ne laissez pas le contenu sur les réseaux sociaux influencer votre poids. L’obsession du poids peut mener à un trouble alimentaire ».

Et j’y crois sans l’ombre d’un doute. 

Si tu penses que toi ou quelqu’un dans ton entourage a besoin d’aide, il y a des organismes qui existent. 

5500, route Transcanadienne
Pointe-Claire (Québec)
H9R 1B6
Mtl : 514-630-0907
1-800-630-0907
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MAISON L’ÉCLAIRCIE

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Caroline Toupin
36 ans; Technologue en Nutrition, Entraîneure privé, Entraîneure Cardio Plein Air, Instructeure de cours de groupe et full time mom! Formations : DEC en Diététique du Collège Montmorency Fitness Instructor Specialist CanFitPro, Certification Entraineure en Course à pied Niveau I Courseàpied.ca et Certifications Cardio Plein Air. Passions : Course à pied, Yoga, Plein Air, Manger, Entrainer, Rire, Passionnée des Arts (Humour, Musique, Théâtre. Etc), Profiter de la VIE. Expérience de course : Coureuse de 5 à 21km au Pace du Bonheur et Entraîneure de Cardio-Jogging depuis 2014!

2 réflexions au sujet de “Courir pour Maigrir?”

  1. Merci Caroline pour ce texte. Trop souvent laissés de côté pour atteindre la performance, ces troubles sont souvent laissés de côté alors qu’ils ont des impacts importants et qu’ils peuvent atteindre tout le monde. Merci d’en avoir fait le sujet d’une publication!

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  2. Dans les autres paramètres mentionnés, il y a aussi la génétique…
    Merci pour ce texte. Sans le savoir, probablement que plusieurs personnes sont « touchées » inconsciemment par ces troubles, de façon plus ou moins prononcée. Pas évident de défaire les mythes qui entourent la saine alimentation et l’activité physique sans que ça devient « obsessif »!

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