À l’ère des influenceurs.euses, et de toutes les appellations à côté desquelles on peut ajouter le mot « coach » : de vie, familial, d’entrepreneuriat, etc., on peut en venir à croire qu’on aura absolument besoin, un jour ou l’autre de notre vie, de faire appel à un.e coach de quelque chose. Pourtant, la motivation et le sentiment d’être compétent.e nous viennent principalement de notre propre perception de nos capacités, et non des messages motivants venant de l’extérieur.
Je ne reviendrai pas sur la définition de motivation intrinsèque, très bien décrite dans un article publié sur ce blogue en 2018, par Julie Richard. Toutefois, c’est bien notre point de départ pour cet article, c’est-à-dire que nous ferons appel à cette motivation si intuitive, ancrée dans plusieurs réponses que nous avons reçues depuis tout.e petit.e et qui ont défini notre facilité à s’automotiver.
Faire appel à un.e entraîneur.e sportif.ve, c’est sans doute la première image qui vous vient quand on vous parle de coach. Une personne formée, expérimentée dans une discipline X, qui organise, encadre et voit au bon déroulement de vos entraînements, selon des objectifs précis, prévus pour vous. C’est de cette conception qu’ont découlé plusieurs autres types de coach à la mode actuellement, comme on le voit surtout sur les réseaux sociaux. Pour le sport, je suis la première à valoriser l’expertise des coachs, afin de bien encadrer la pratique sportive et éviter des erreurs et des blessures. Pour le reste, chacun.e peut se faire une idée personnelle de l’émergence de nombreuses appellations de coach, et le but de cet article n’est pas de créer un débat sur leur existence. Par contre, j’aimerais vous mener vers une partie essentielle de vous-même : le « self coaching » / votre coach intérieur.
En quoi consiste le « self coaching » ? En gros, c’est la capacité que nous avons tous.tes à s’automotiver. Que ce soit pour vos entraînements de course à pied, vos défis au travail ou dans votre vie personnelle, vous portez tous.tes une capacité X à vous pousser à en faire plus. Dans le monde de performance tel que nous le connaissons, il ne faudrait pas mélanger ce concept avec la propension que l’on peut avoir de croire que l’on n’en fait jamais assez.
Justement, le concept d’être son propre coach personnel puise ses sources dans l’image que nous avons de nous-même et, donc, dans notre confiance. Pour être son propre motivateur.trice, il faut reconnaître notre valeur. Ainsi, je peux difficilement me motiver à aller courir régulièrement, si je suis convaincue que je ne serai jamais capable de faire plus de 800m sans en mourir. Ou si je crois que j’ai déjà été capable, mais qu’aujourd’hui je ne suis plus bonne à rien. La motivation intrinsèque partant de mon regard sur moi-même, je vais avoir énormément de mal à établir mes objectifs, à me féliciter de tous mes efforts et à tenir l’engagement que j’ai pris avec moi-même, si je ne connais pas mes forces ou pire, si j’ai tendance à me dévaluer. En fait, j’aurai tendance à avoir un regard erroné de la réalité, ce qui entravera ma capacité à me dépasser.
Pour se motiver soi-même, il est essentiel aussi de reconnaître ses faiblesses, c’est-à-dire savoir déceler ses défis. Que ce soit à la course ou dans votre vie personnelle, déterminer quand vous devez rester à l’écoute de votre voix intérieure, lorsqu’elle a tendance à vous ramener dans vos vieux « patterns », est primordial. Cela se concrétise dans le quotidien, par une attention particulière à vos pensées instantanées; lorsque vous parlez, écoutez quelqu’un ou imaginez une situation où vous devrez vous dépasser. Par exemple, vous vous apprêtez à sortir courir, vous regardez dehors, il y a une faible neige qui peut rendre la chaussée plus glissante. Votre pensée instantanée pourrait être : « ce sera difficile aujourd’hui, je pourrais passer mon tour… » et vous devriez la bloquer.
Comment?
Déjà, de la remarquer est un grand, grand pas. Ensuite, trouvez une façon de la modifier, pour qu’elle devienne une pensée motivante, plutôt que l’inverse. Cela pourrait donner : « la chaussée sera plus glissante, je vais choisir un parcours plus simple pour ma sortie d’aujourd’hui. » Je le répète, l’objectif n’est pas de nier nos limites personnelles, quand vient le temps de s’offrir des pauses bien méritées, mais bien d’être à l’affût de toutes les fois où nos schémas limitatifs (« patterns ») nous ramènent vers une version de nous-même où nous ne sommes pas à notre meilleur. Comme le ferait un coach sportif, vous êtes aptes à vous pousser à ne pas lâcher, à tenir vos engagements avec vous-même, pour garder le cap sur vos objectifs à court et long terme. Résultats : vous gagnerez en confiance, en force mentale et en autorégulation.
Et oui, prendre conscience de vos dialogues intérieurs vous permettra de mieux gérer toutes les situations de votre quotidien, et de passer à travers des émotions intenses, ainsi que des épreuves de vie douloureuses. Le sport est une bonne façon de commencer cet « entraînement » au self-coaching, car les résultats et effets sont observables concrètement. Par la suite, cette détermination sera applicable à d’autres situations de la vie courante. De plus, en lien avec le concept de motivation intrinsèque, la récompense ne viendra jamais de l’extérieur (par exemple, se permettre un achat farfelu pour souligner nos efforts), elle vous viendra de l’intérieur et sera mieux ancrée pour le futur, donc mieux applicable aux autres moments de la vie où vous aurez besoin d’automotivation.
Pourquoi ?
Pour gagner en confiance, et avoir l’impression d’être un peu plus en contrôle de qui nous sommes. De ce que nous devenons, aussi. Nos projets de vie, notre capacité à surmonter les épreuves, tout ça est intimement lié à notre coach interne. En quoi cette pratique pourrait changer votre vie? Elle vous donnera l’impression que tout est possible, vous permettra d’être bien au courant de vos dialogues intérieurs, et vous mènera vers une meilleure version de vous-même. Nous avons tous tendance à nous placer en position de « victime » pour un type de situation ou plusieurs. En prendre conscience, pour les désamorcer et se motiver à avancer de manière plus directe vers nos aspirations, peut changer notre perception et nous permettre d’atteindre tous nos objectifs.
Bon coaching personnel !
Merci pour cet article Catherine Lapointe-Dupuis. Surtout, merci d’utiliser la grammaire inclusive, c’est tellement plus intéressant à lire lorsqu’on se sent de la partie!
Ça me fait grand plaisir, en effet, la prof de français que je suis joue avec la grammaire afin de retirer les exclusions de genre de notre histoire francophone !!