L’activité physique stimulerait la production de l’ocytocine

De nouvelles recherches suggèrent que l’exercice physique augmenterait la production de l’hormone de l’amour : l’ocytocine.

Mais tout d’abord, qu’est-ce que l’ocytocine et quel est son rôle?

L’ocytocine est une hormone naturelle produite par le cerveau. Après sa création, l’ocytocine est introduite dans le système sanguin pour circuler vers les différentes parties du corps. L’ocytocine est également produite par d’autres organes en dehors du cerveau, y compris les ovaires, les testicules et le pancréas.

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L’ocytocine régule tout un système dédié au lien et à l’attachement : elle favorise le rapprochement entre deux personnes, diminue l’anxiété et donne un sentiment de sécurité. L’ocytocine joue également un rôle dans la tendresse puisqu’elle est produite durant les contacts physiques, les massages et l’orgasme, par exemple. C’est pour cette raison qu’elle se vaut le surnom de l’hormone de l’amour!

Qui n’a pas déjà vécu ce sentiment d’euphorie qui nous envahit suite à un entraînement? On a longtemps associé les endorphines, hormones naturellement sécrétées par le cerveau, comme principales responsables de ce sentiment de bien-être et de satisfaction que l’on ressent après un effort physique.

Cependant, les multiples recherches sur l’ocytocine effectuées au fil des ans semblent confirmer que cette hormone aurait également un impact sur le sentiment de bien-être ressenti après l’activité physique.

Des chercheurs Iraniens ont voulu déterminer si l’activité physique stimulait la production d’ocytocine et si l’augmentation de cette production était responsable du sentiment de relaxation et de bien-être ressenti après l’effort.

Ils ont donc soumis des souris à un programme d’entraînement de natation de 8 semaines où elles devaient nager 10 minutes par jour pour finalement progresser jusqu’à 30 minutes par jour et ce, 5 jours par semaine. Avant et après chaque séance, les souris étaient soumises à une série de tests afin de mesurer leur niveau de stress, de bonheur et de socialisation.

Sans surprise, les souris qui ont participé au programme d’entraînement de natation se sont montrées plus sociales et plus enjouées en comparaison au groupe contrôle et l’augmentation de l’ocytocine était détectable autant dans le cerveau que dans le sang des souris.

Une autre étude (pas sur des souris cette fois, mais bien sur des humains) abonde également dans ce sens, mais avec plus de nuances compte tenu de la difficulté d’évaluer les différents paramètres que les chercheurs sont en mesure de mesurer sur le cerveau humain.

Des sujets ont donc été soumis à un entraînement à haute intensité de 4 x 4 minutes à vélo avec 3 minutes de repos entre chaque répétition. Ils devaient répéter le tout une deuxième fois, une heure plus tard.

Ils ont accompli cet exercice avec des cathéters insérés dans leur artère brachiale (dans le bras) et dans leur veine jugulaire, qui transporte le sang du cerveau. L’objectif était de déterminer la quantité d’ocytocine présente dans le sang lorsqu’elle entre dans le cerveau et lorsqu’elle en sort, afin de déterminer si les niveaux dans le cerveau changent pendant l’exercice. On réalise la complexité d’une telle étude sur des sujets humains…

Cette étude a permis aux chercheurs de constater que bien que l’entraînement augmente les niveaux d’ocytocine dans le sang, cette augmentation est la même dans l’artère entrant dans le cerveau que dans la veine qui en sortait. Les hypothèses sont les suivantes :

  • la production d’ocytocine dans le cerveau n’augmente pas;
  • la production d’ocytocine augmente tellement qu’elle augmente les niveaux dans tout le corps;
  • le sang de l’hypothalamus (endroit où la majeure partie de l’ocytocine est produite) s’écoule d’une veine différente plutôt que de la jugulaire;
  • l’ocytocine est produite à un autre endroit du corps comme les muscles, le coeur ou encore la peau (des traces d’ocytocine ont été découvertes dans la sueur humaine).

Pour conclure, les chercheurs sont encore loin d’affirmer que l’activité physique stimulerait la production d’ocytocine, mais la récente vague de résultats qui abondent dans ce sens est intrigante. Quoi qu’il en soit, on ne peut nier les bienfaits que procure la pratique régulière d’activité physique sur notre santé mentale et physique et le sentiment de bien-être qui nous envahit une fois l’entraînement complété, que l’ocytocine en soit responsable ou non.

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Claude Godbout Chargée de projet
Ancienne membre de l’équipe nationale de biathlon et Championne du monde de courses à obstacles, l’activité physique a une place de choix dans mon quotidien.

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