Newton MV2 – un racer minimaliste

Ce printemps, je suis allé au marathon de Boston et j’ai participé à un atelier sur la technique de course donné par Ian Adamson. Je ne savais rien de Ian, alors je m’étais dit « mon père va trouver ça intéressant ». Finalement, j’ai aussi trouvé cet atelier extrêmement intéressant et je me suis dit que si Ian a adopté les chausures Newton, je devrais aussi bien essayer leurs chaussures… En plus, je n’ai jamais vu ces chaussures disponibles au Québec, alors c’était une bonne occasion de m’en procurer une paire. J’ai fait près de 500 kilomètres avec ces chaussures et j’ai même battu un record personnel (5km, Ottawa) en les portant. Je crois donc être en mesure de vous donner un bon résumé des caractéristiques de ces chaussures.

Voici les statistiques :

  • Poids : 5,4 oz (174 grammes)
  • Dénivelé : -1mm (sans la talonnette) ou 2mm (avec talonnette)
  • Hauteur avant : 18mm
  • Hauteur arrière : 17mm (sans talonnette) ou 20mm (avec talonnette)
  • Cote TRC : 77% (pour en savoir plus sur la côte TRC, cliquez-ici)
L’empeigne

L’empeigne de la MV2 est très légère. Elle est fabriquée avec 2 types de mesh superposés. Pour renforcer le lien entre les lacets et la semelle, des bandes de plastique flexible, mais pas élastiques, ont été ajoutées. Cela permet à la chaussure de bien envelopper le pied et on se s’y sent en sécurité.

Empeigne Newton MV2

Si je devais qualifier cette chaussure en 2 mots, ce serait par : « racer minimaliste ». Notez que le mot racer vient en premier. Normalement, une chaussure minimaliste a une boîte à orteils généreuse. Newton privilégie plutôt l’aspecter compétitif de la chaussure en proposant une empeigne très ajustée à l’avant-pied. Certains la trouveront probablement trop ajustée.  Personnellement, j’aime sentir la chaussure assez ajustée et avec mon pied plus large que la moyenne, je n’avais pas de problème de confort et je ne me sentais pas comprimé. Par contre, je crois que la chaussure s’est sentie distendue, car je l’ai percé après environ 300 kilomètres… Empeigne Newton MV2

Un point que j’ai particulièrement apprécié dans l’empeigne, c’est que les lacets descendent jusqu’aux métatarses. Il s’agit d’un avantage, car après quelques centaines de kilomètres, toutes les chaussures s’élargissent un peu à cet endroit et les lacets permettent de s’assurer que le devant du pied est bien maintenu. J’espère que plusieurs fabricants changeront leur mentalité par rapport aux lacets et qu’ils les feront descendre plus bas. Pour en lire plus à ce sujet, consultez mon article sur les chaussures minimalistes, en cliquant-iciLacets Newton MV2

Aussi, comme je l’ai déjà mentionné, j’aime quand il y a un petit renfort au niveau du talon afin d’empêcher le pied de bouger lors des virages. Ça tombe bien, car c’est exactement ce que la MV2 propose :

Arrière des Newton MV2

 

Il est aussi important de mentionner que la chaussure est faite vraiment petite. Je porte généralement des chaussures de grandeur 8, mais pour cette paire, je porte des 9.

La semelle intercalaire et semelle externe

La semelle intercalaire des MV2 est assez spéciale. La première chose qui saute aux yeux en regardant la semelle, c’est les «lug» qui se trouvent sous la chaussure.

Semelle des Newton MV2

Lorsqu’ils sont neufs, ces 5 «lugs» mesurent environ 2-3 mm d’épaisseur et donnent un feeling vraiment spécial à la chaussure. Personnellement, j’ai commencé à aimer cette sensation après quelques dizaines de kilomètres. Je sentais que la chaussure m’indiquait si ma technique de course était adéquate ou pas. La MV2 est une chaussure qui vous force vraiment à courir sur l’avant pied. En un sens, c’est un avantage, car cela permet de prendre conscience du point d’impact avec le sol. En ce sens, même si la chaussure est assez épaisse, on peut dire qu’elle donne beaucoup de feedback. Est-ce un avantage? Pas toujours, pour 2 raisons :

1. C’est la chaussure qui m’a le plus poussé à attaquer de l’avant-pied et malgré cela, le talon est un peu usé… La chaussure n’est pas le seul facteur qui fait qu’on attaque de l’avant-pied ou pas.

2. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’éviter l’attaque-talon à tout prix.

Selon Newton, ces 5 «lugs» sont retenus par une membrane dans la chaussure. Lorsque le pied touche le sol, les lugs rentrent dans la chaussure et tendent la membrane, ce qui donne un retour d’énergie lorsque le pied pousse au sol. Ian m’a dit qu’ils avaient fait des tests et que ça rendait les coureurs plus économes en énergie… Disons que je reste très sceptique sur ce point et que je vais attendre de voir cette recherche publiée.

Puisque la chaussure a un dénivelé négatif (l’avant est plus haut que l’arrière), Newton a eu la bonne idée d’inclure une talonnette de 3mm d’épaisseur avec les chaussures. Ainsi, vous avez la possibilité d’insérer la talonnette sous la semelle interne et d’avoir une chaussure avec un dénivelé de 2mm au lieu de -1mm. J’ai utilisé la talonnette pendant au moins 3 mois avant de la retirer et je pense que j’aurais dû la garder (je l’ai jeté en l’enlevant)…

L’expression «racer minimaliste» est adéquate pour qualifier la semelle, car le drop de la semelle intercalaire est minimal (-1 ou 2mm, selon que vous insérez la talonette ou non), alors que l’épaisseur de la semelle correspond plutôt à celle d’un racer.

Mon expérience

Mon expérience avec cette chaussure a été assez bonne. J’ai beaucoup apprécié que cette chaussure me force à être conscient de ma technique de course. Au début, j’ai aussi été satisfait de mes entraînements de piste et de mes compétitions avec cette chaussure, j’avais vraiment l’impression de bien courir. Par contre, après chaque entraînement de piste, même après plusieurs entraînements, j’avais des raideurs aux mollets le lendemain, ce qui fait que j’ai abandonné cette chaussure pour mes entraînements par intervalles.

Points à améliorer :

  • Élargir un peu l’empeigne au niveau du mi-pied et de l’avant-pied.
  • Améliorer la durabilité de l’empeigne, surtout pour une chaussure à 125$ US (cher pour les É-U)
  • Les «lugs» ne plairont pas à tous

Points forts :

  • Chaussure de performance avec un dénivelé minimal
  • Lacets qui descendent assez bas
  • Coupole de plastique au talon exactement de la bonne hauteur
  • Juste assez de coussin pour courir sans se soucier des cailloux et juste assez de feedback pour m’obliger à être conscient de ma technique de course.
author avatar
Daniel Riou Directeur général
Directeur général du Groupe Défis, fondateur du Défi Entreprises et co-fondateur d'Altterre. J'adore tout ce qui touche l'activité physique et la santé globale. Détenteur d'un baccalauréat en Kinésiologie de l'Université Laval Diverses formations par La Clinique du Coureur Programme Émergence de l'École d'Entrepreneurship de Beauce Programme National de certification des entraîneurs Niveau 2 en badminton Programme National de certification des entraîneurs Niveau 1 en haltérophilie

5 réflexions au sujet de “Newton MV2 – un racer minimaliste”

  1. Très intéressant ton article sur ces chaussures. Ton analyse est très pertinente et je t’en félicite.

    Je vais juste rebondir sur les raideurs des mollets que tu cites à la fin. Cette raideur est tout à fait normal lorsque l’on court sur l’avant du pied. Elle ne doit pas être douloureuses et c’était certainement ton cas. Cette raideur est importante, elle permet au mollet d’emmagasiner de l’énergie à la pose du pied et de la redistribuer lors de la poussée. C’est justement là, qu’il faut y aller à petites doses en respectant la capacité d’adaptation du corps. Je pense que c’est la plus grande difficulté pour tout un chacun, de passer du patron de course traditionnel au patron de course naturel ou minimaliste.

    Répondre
  2. Salut Stéphane, merci pour ton commentaire, c’est vraiment apprécié!
    En ce qui a trait aux douleurs au mollet, je suis conscient du fait que c’est normal et que ça fait partie de la transition. Au début, j’ai utilisé les chaussures pour des sorties courtes. Lorsque j’ai été habitué aux sorties courtes, je suis passé aux intervalles avec les MV2… Et je n’ai jamais réussi à m’habituer. On dirait que le drop négatif mettait . »trop » de tension sur mes mollets, ce que je n’ai pas eu avec des chaussures 0 drop comme la minimus 00 ou saucony hattori… Je ne sais pas si j’ai le goût de m’adapter à 100% à des chaussures avec un drop négatif… En as-tu une paire? Qu’en penses-tu?

    Répondre
    • Je n’ai jamais eu de chaussure avec un drop négatif. Je doute un peu que le drop négatif soit en accord avec le corps. Je me réfère toujours au drop de la course à pieds nus, qui lui est de zéro. Tu peux d’amuser à calculer la cote TRC avec un pied nu et tu verra que tu arrives à 100%, logique? N’est-ce pas?

      Je cours de temps en temps à pieds-nus, souvent avec Fivefingers et une paire de Merrell minimaliste. J’ai aussi comme toi des inflammations de mollet.

      Je n’ai aucune connaissance de ces chaussures. Ici en Suisse, nous n’avons pas la chance d’avoir toutes les chaussures que vous disposez au Québec. Nous sommes toujours décalé dans le temps entre ce qui se passe du côté des US et en Europe.

      Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.