Surpasser la douleur et mettre l’ego de côté…

Je suis un peu gêné de décrire cette course. Voici le récit d’une course qui a mal été. Vous n’en trouverez pratiquement jamais dans les revues et encore moins à la télévision…

Il y a deux semaines, j’ai vécu la course la plus difficile de ma vie. J’ai participé à la course de la Tribu, une course à relais de 250 km entre Québec et Montréal. J’étais assez confiant en mes capacités pour relever le défi de courir 5 x 10km, avec environ 3 heures de repos entre chaque course. Surtout que je m’étais bien préparé avec 2 bons entraînements longs, que j’ai déjà 4 marathons à mon actif et que j’avais déjà fait cette course une fois. Je me disais que tout irais bien.

– FAUX

Mes deux premiers relais ont été comme sur des roulettes. Je me suis même permis de « clancher » mon deuxième relais de 10 kilomètres plus rapidement que prévu. Suite à mon deuxième relais, nous étions rendu à Trois-Rivière et il était temps de prendre une pause afin que toutes les équipes puissent repartir en même temps. J’en ai donc profité pour manger un gros repas (12 pouces chez Subway) en me disant que c’était l’occasion parfaite pour refaire mes réserves d’énergie.

– ERREUR

Une équipe pour aller plus loin!

Suite à ce copieux repas, mon estomac s’est figé. Je me sentais comme s’il avait arrêté de digérer, même si nous sommes restés arrêtés plus de 3 heures. J’ai donc couru mon relais suivant avec le ventre plein, ce qui n’est pas l’idéal. J’ai été un peu plus lent que d’habitude, mais rien de dramatique. Sauf qu’en finissant, je me suis senti extrêmement faible. J’avais mal au coeur et surtout un mal de ventre terrible (je n’ai jamais mal au ventre). Je me suis couché à l’arrière de la mini-van pour essayer de digérer en attendant mon relais suivant. Ça n’a pas fonctionné. Au relais suivant j’avais encore le ventre plein, mal au coeur, des crampes abdominales et en plus, j’avais l’impression qu’aucun glucide ne s’était rendu dans mes jambes. La douleur et le manque d’énergie dans mes jambes était encore pire que lors du marathon d’Ottawa 2011. Ça a été les 10 kilomètres les plus difficiles de ma vie. Ils étaient longs. Ils étaient douloureux pour mes jambes, mais surtout, ils étaient douloureux pour mon ego. J’avais été arrogant avec mon corps, je m’étais pensé invincible. En plus, mon arrogance avait des répercussions sur mon équipe, ce qui me « faisait vraiment chier ». Juste pendant ce 10 kilomètres, j’ai fait perdre près de 12 minutes à mon équipe par rapport à l’objectif que je m’étais fixé.

Heureusement que je me suis rappelé les paroles de Luk, l’organisateur:

Accroches-toi

Et c’est ce que j’ai fait. Je me suis accroché. Une foulée (dégueulasse) à la fois. Exit l’ego. Exit la foulée bondissante et pleine d’énergie. Bonjour la foulée de secours, la dureté du mental et l’humilité.

Malgré cela, c’est probablement la course dont j’ai le meilleur souvenir, car passer au travers d’une épreuve comme celle-là fait de moi un meilleur coureur, mais surtout, un coureur plus humble. Merci à ce sport de m’avoir remis à ma place et de m’avoir donné une bonne leçon d’humilité.

Et vous, quelle a été votre course la plus difficile? Quelle leçon en tirez-vous? Décrivez-votre course la plus difficile ci-bas ou écrivez-moi à daniel@courseapied.ca!

 

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Daniel Riou Directeur général
Directeur général du Groupe Défis, fondateur du Défi Entreprises et co-fondateur d'Altterre. J'adore tout ce qui touche l'activité physique et la santé globale. Détenteur d'un baccalauréat en Kinésiologie de l'Université Laval Diverses formations par La Clinique du Coureur Programme Émergence de l'École d'Entrepreneurship de Beauce Programme National de certification des entraîneurs Niveau 2 en badminton Programme National de certification des entraîneurs Niveau 1 en haltérophilie

6 réflexions au sujet de “Surpasser la douleur et mettre l’ego de côté…”

  1. De loin la course la plus dur physiquement et mentalement à laquelle j’ai participé. La première fois qu’on la fait l’an passé, ça avait été du gâteau on avais parti les premier relais tranquillement sans trop se fatiguer mais cette année Dan je crois qu’on s’est un peut trop criqué toute l’équipe voulais battre des records. On a réussit bien sur parce qu’on est des vrais guerrier 😉 mais nous avons tous payer le prix!! Pour ma part sa été une petite blessure au ischio plus 3 jours de sommeils. Mais si c’étais à refaire je ne changerais absolument rien la sensation du devoir accompli après les 256 km est beaucoup trop agréable et l’ambiance pendant est indescriptible. Cette année on a gagné en 18 h 6 minutes pour 256 km et je prédis une performance encore meilleure l’an prochain. Et Dan la course de la tribu c’est une course d’équipe tu est dans mon équipe, même si tu as craqué sur un des relais et que tu as couru à 5 min du kilo ( haha sa c’est lent 😉 ) je t’en veux pas du tout, mais l’an prochain refait jamais sa t’entend!! hahaha

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  2. Moi, c’est le marathon des Deux Rives en 2010 ou j’ai fait la presque totalite des dix derniers kilometres en marchant vu la chaleur toride. Mon pire temps a vie sur marathon.Mais je l’ai termine. Comme toi, lors de la course de la Tribu.

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  3. De mon côté…j’avais une espèce de pression que je m’étais donné de prouver que j’étais bien YVES 2.0 qu’on disait que j’étais et que je sentais que j’étais devenu… (mes amis connaissent mon secret de ma vitamine K….le Karine’s effect ;-)) En effet, les 3 premiers relais ont été parfait… Pour moi, réussir à courir 10 km en 40 minutes WOW…du jamais vu!. Mais, je sentais que j’avais trop donné dans les 3 premiers relais avec une moyenne de 4:05 /km… Le 4e relais à 4:26/km avec les jambes qui me lâchent…ça ne sentait pas bon pour le dernier. Je me sentais aussi « scrap » sur le 4e relais cette année que mon 5e de l’an passé…Le 5e relais…OUCH!!!! Je sort de la voiture et j’avais de la misère à marcher et je devais faire 10 km…TBK…. Des millions de lames de rasoir dans les Quads…Mais la volonté de se dépasser pour l’équipe…la cause…nous fait passer outre cette douleur incroyable et continuer de faire un pas à la fois vers l’objectif… « Continuer à courir » étaient les trois mots que je me répétais à toutes les secondes pour poursuivre mon épopée… Cette course, c’est l’expérience extraordinaire d’une équipe qui se concentre à se dépasser pour atteindre l’objectif de la victoire…bien sûr, mais surtout le dépassement de soi! Merci à toute l’équipe pour cette expérience inoubliable. Je suis tellement fier de tout le monde. Fred…tu t’es vraiment donné et tu m’as vraiment surpris. T’as vraiment été HOT. Jérôme…tu m’as vraiment impressionné sur ton dernier relais…tabarnouche…après 40 km, tu te tapes les côtes de St-Augustin et cap rouge sans faillir!!!! Marcel…l’exemple de la constance. Et Dan, notre capitaine et une source d’inspiration constante…tu demeures notre meilleur. Que nous réserve 2013 à la tribu? Team Fradette va-t-elle défendre son titre?

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  4. Je crois que ton erreur ça a été de mélanger Subway et activité physique. À chaque fois que je mange du Subway (ou autre..) mon estomac est tout croche et gargouille. J’en ai mangé une fois avant un entraînement par intervalles et je suis passé près de le vomir. Même si ça semble être que du pain avec des légumes (transparents, vides, sans goût) et des viandes froides, il semble qu’il y ait quelque chose de malsain dans ces aliments….

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