Est-ce plus efficace d’avoir une attaque talon ou une attaque sur l’avant-pied?

Le 14 mai prochain, je participerai à Montréal au grand débat sur la technique de course, organisé par la Clinique du Coureur où j’aurai l’occasion d’y être panéliste. J’ai donc commencé à travailler sur la présentation que je souhaite donner et je m’étonne de ce que j’ai trouvé sur le sujet…

Avant tout, je tiens à vous informer du sujet sur lequel je m’interroge; c’est qu’en étudiant la technique de course d’athlètes de tous niveaux lors d’une course à pied, on s’aperçoit que le pourcentage des coureurs les plus rapides attaquant mi-pied ou avant-pied est relativement élevé. On pourrait donc facilement conclure que l’attaque sur l’avant-pied est plus efficace. Néanmoins, les données actuelles ne nous permettent pas d’arriver à cette conclusion, car le lien de causalité entre l’attaque avant-pied et l’efficacité de la foulée n’a pas été prouvé.

Ça pourrait même être l’inverse…

Une étude appelée l’Economy and rate of carbohydrate oxidation during running with rearfoot and forefoot strike patterns a analysé l’économie de course pour des coureurs avant-pied et des coureurs ayant une attaque talon.

Cette dernière a sélectionné des sujets se ressemblant quant à leur âge, leur poids, leur entraînement et leur vitesse. Un groupe était composé de coureurs ayant une attaque sur l’avant-pied et un autre de coureurs ayant une attaque du talon.

Lorsqu’ils couraient avec leur foulée normale, l’économie de course (mesure de l’efficacité d’un coureur) des deux groupes était équivalente. Donc meilleure est mon économie de course, moins je consomme d’énergie pour une même vitesse de course. Ainsi, je me fatigue moins rapidement.

Dans la 2e partie de l’étude, les attaqueurs du talon se forçaient à attaquer sur l’avant-pied et ceux qui attaquent habituellement avec l’avant-pied se forçaient à attaquer du talon.

C’est là que j’ai été surpris, car…

Je m’attendais à ce que les deux groupes deviennent moins efficaces. En général, les adaptations à l’entraînement sont hautement précises et il serait logique que de courir de la même façon que d’habitude soit plus efficace que de courir avec une nouvelle technique.

Voici les résultats :

Attaqueurs talon Attaqueurs avant-pied
Plus économique avec une attaque talon 11 sur 16 12 sur 16
Plus économique avec une attaque avant-pied 5 sur 16 4 sur 16

En résumé, 23 coureurs sur 32 étaient plus efficaces lorsqu’ils attaquaient du talon. Sur ces 23 coureurs, 12 étaient habitués à courir de l’avant-pied.

Voici la conclusion des chercheurs, résumée et traduite : « En conclusion, les résultats de la présente étude indiquent qu’il n’y a pas de différence dans l’économie de course des coureurs habitués à courir avec une attaque talon ou une attaque avant-pied lorsqu’ils utilisent leur patron de course habituel. Les résultats suggèrent que de courir avec une attaque talon pourrait procurer des bénéfices en endurance pour les coureurs, peu importe leur attaque habituelle. De plus, ces résultats ne supportent pas les recommandations que les coureurs habitués à attaquer du talon devraient changer pour une attaque avant-pied afin de devenir plus efficaces.

Ma conclusion

Cela signifie-t-il que je vous suggère d’attaquer du talon? Pas nécessairement. En général, une attaque talon est liée à une vitesse de mise en charge plus élevée, ce qui pourrait augmenter le risque de fracture de stress tibial…

Toutefois, ces résultats (et d’autres études que je garde en réserve), remettent en question l’idée selon laquelle tous devraient avoir une attaque avant-pied. Ces conséquences me remettent en question sur la pertinence d’enseigner la technique de course à un athlète.

Vous avez probablement dans votre entourage des gens qui ont moins de blessures ou qui se sont améliorés depuis qu’ils ont changé leur technique de course. D’ailleurs, dans l’étude, 4 des 16 attaqueurs talon devenaient instantanément plus économiques lorsqu’ils modifiaient leur technique.

Peut-être que dans l’étude, si on laissait les coureurs s’adapter à leur nouvelle technique de course, les résultats seraient différents?

C’est sans aucun doute un débat intéressant, car cette étude nous force à douter de ce qui semble logique et remet en question ce dont nous pensions être convaincus…

Au plaisir d’en débattre avec vous le 14 mai prochain.

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Daniel Riou Directeur général
Directeur général du Groupe Défis, fondateur du Défi Entreprises et co-fondateur d'Altterre. J'adore tout ce qui touche l'activité physique et la santé globale. Détenteur d'un baccalauréat en Kinésiologie de l'Université Laval Diverses formations par La Clinique du Coureur Programme Émergence de l'École d'Entrepreneurship de Beauce Programme National de certification des entraîneurs Niveau 2 en badminton Programme National de certification des entraîneurs Niveau 1 en haltérophilie

27 réflexions au sujet de “Est-ce plus efficace d’avoir une attaque talon ou une attaque sur l’avant-pied?”

  1. Bon article! Je pose la question est-ce que le temps d’adaptation pour passer d’une méthode à l’autre est le même pour les deux? Sans être un grand défenseur de l’un ou de l’autre de ces méthodes, il est peut-être plus difficile de passer du talon au mi-pied?!?

    Sachant qu’en ce qui concerne l’économie de course, il y a beaucoup plus que la pose du pied, je ne serais pas inquiet de continuer à enseigner l’amélioration de la technique de course mais effectivement pas l’enseignement de LA technique de course universelle.

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    • Classer les foulées sur le seul critère de l’endroit du pied qui touche le sol en premier n’a pas grand intérêt biomécanique (il en a beaucoup plus pour les équipementiers qui basent pour l’immense majorité d’entre eux leur argumentaire sur l’amorti). La biomecanique de la foulée est beaucoup plus complexe. On a photographié la pose de pied des coureurs et coureuses du 10.000m des JO et on observe une grande diversité de poses de pied (talon, midfoot, avant pied). Pour autant tous ces coureurs ont une biomecanique tres similaire ; en particulier, la technique de ces coureurs « talonneurs » n’a strictement rien à voir avec la technique de talonneur des coureurs amateurs. Alors de quoi parle-t-on ? La pose du pied n’est que le haut de l’iceberg. Il faudrait que ce type d’études intègre beaucoup plus de paramètres pour avoir un quelconque intérêt. S. Séhel http://www.lightfeetrunning.com
      Courir léger – light feet running

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      • De quelle autres paramètres auraient-on besoin?
        La cinématique de la pose du pied au sol est reliée aux résultats qu’on obtient en évaluant la technique de course avec des plaques de force : A kinematic method for footstrike pattern detection in barefoot and shod runners.

        D’accord par contre qu’une attaque talon d’un athlète olympique ne ressemble pas à celle d’un coureur récréatif et que la pose du pied au sol est le résultat d’autres points et non la cause.

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        • Je suis d’accord avec toi Daniel. Je crois, pour avoir montré à des centaines de coureurs débutants à courir, que chaque personne doit trouver son attaque la plus efficace. Souvent, je crois que les gens doivent surtout éviter les attaques talons franches ou avant de pied style ballerine. Encore là, comme tu viens de dire, la foulée d’un athlète olympique n’est pas un la donnée probante pour changer sa course!

  2. Pour ma part, je crois que 32 coureurs est un échantillon trop petit…..je pense également que si sa position est correcte ( légèrement inclinée vers l’avant) le coureur va attaquer naturellement mi pied ou avant pied. Par contre, tu soulignes un point important lorsque tu parles de la différence entre économie d’énergie et performance….je privilegie toujours une foulée avec atterrissage avant pied pour une courte distance donc à vitesse plus élevée….moins de propulsion verticale, mais lors des longues distances je suggère toujours de modifier légèrement la biomécanique pour une foulée plus économe. ..je pense que dans un cas comme dans l’autre, il faut rappeler l’importance de rester léger dans sa foulée….bien amortir l’impact au sol pour une répartition égale du choc sur nos muscles et articulations.

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  3. Une etude vien d’etre menée a la reunion sur une centaine de coureurs d’ultra et en toute logique c’est foulée avant pieds qui l’emporte mais bon sa il fallait s’y attendre. Entant moi même coureur minimaliste depuis plus de 6 ans je n’ai pas encore eu de blessures

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  4. Bon point! Excellent de se remettre en question quand la science nous apporte de nouveaux faits. Mais je peux vous dire que moi personnellement, qui suit FR, quand je mets des gros Asics et fait RR, je deviens une patate bien moins performante.

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  5. 2013-Gruber, Economy and rate of carbohydrate oxidation during running with rearfoot and forefoot strike patterns : 37 coureurs de qualité qui courent à 4’30/km moyen pour leur jog et qui font 47km/sem moyen, avec des cadences de 166 à 172 pour les RFS et 169 à 177 pour les FFS, testés en chaussure NB RC 550.

    Critique : Résultats surprenants et aussi intrigants. Ma critique n’est pas pour invalider ce qu’ils avancent mais pour mieux comprendre pourquoi leurs résultats sortent ainsi (car je suis partiellement d’accord)

    Les points à discuter… et à débattre 🙂

    1. hypothèse de base (inverse à celle que j’aurais formulée) confirmée par les résultats de cette étude, mais basée sur une très pauvre revue de littérature (que 2 articles cités faisant des corrélations entre la cinématique et la consommation de O2, ref. 18 et 43). Voir un débat ici sur un seul de ces paramètres (temps de contact au sol)… tendance opposée à ce qu’ils avancent.

    2. FFS (avant pied) avec MFS (mi-pied) et Talon « proprio/sensitif » (< 5degrés de FD) tous définis comme FFS.

    3. l’angle moyen de flexion dorsale pour les attaqueurs talon (RFS) était de 8 degrés (donc peu et très près de l’attaque talon proprioceptif) et bien moins que la moyenne des coureurs récréatifs.

    4. Les réponses sont individuelles même si il y a une tendance de groupe (NB : approx. 30% à 40% des coureurs ne répondent pas à leur hypothèse, que l’attaque talon est plus économique)

    5. 2 des 3 vitesses évaluées étaient en dessous de leur vitesse de jogging régulier.

    6. J’aime toujours connaître le groupe de recherche qui mène l’étude (connaissant certains biais philosophiques qui parfois les animent)… et cette étude est menée par le groupe de J. Hamill J

    7. Les études doivent être d’abord confrontées aux autres études sur le sujet et ensuite reproduite par d’autres groupes de recherche pour validation… Idéalement avec un plus grand groupe de sujets puisque non-uniformité des résultats.

    8. Comme tu le mentionne nous parlons ici d’économie de course en oubliant que la pose du pied au sol est aussi associée à plus ou moins de force d’impact et de blessure.

    En conclusion : c’est quand même intriguant…

    Blaise

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    • 3. l’angle moyen de flexion dorsale pour les attaqueurs talon (RFS) était de 8 degrés (donc peu et très près de l’attaque talon proprioceptif) et bien moins que la moyenne des coureurs récréatifs. – Quelle est la moyenne chez les coureurs récréatifs?

      4. Les réponses sont individuelles même si il y a une tendance de groupe (NB : approx. 30% à 40% des coureurs ne répondent pas à leur hypothèse, que l’attaque talon est plus économique). Ça c’est effectivement surprenant.

      5. 2 des 3 vitesses évaluées étaient en dessous de leur vitesse de jogging régulier. Est-ce un point majeur?

      6. J’aime toujours connaître le groupe de recherche qui mène l’étude (connaissant certains biais philosophiques qui parfois les animent)… et cette étude est menée par le groupe de J. Hamill J. Est-ce que tu penses que ce groupe de recherche est biaisé et que cela influence les résultats?

      7. Les études doivent être d’abord confrontées aux autres études sur le sujet et ensuite reproduite par d’autres groupes de recherche pour validation… Idéalement avec un plus grand groupe de sujets puisque non-uniformité des résultats. – On veut toujours des plus grands groupes. Sauf que des résultats statistiquements significatif, ça reste significatif, même si le groupe est petit.

      8. Comme tu le mentionne nous parlons ici d’économie de course en oubliant que la pose du pied au sol est aussi associée à plus ou moins de force d’impact et de blessure. – Jusqu’à maintenant, on sait que la vitesse de mise en charge (vertical loading rate) est reliée aux fractures de stress tibial. En dehors de ça?

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      • 3. 18 à 25 degrés (jusqu’à 45 pour les extrêmes). Runner’s world et Dr Shorten ont présenté à Calgary des stats sur des milliers de coureurs… une belle distribution ‘normale’ avec une majorité de coureurs entre 18 et 25 degrés (angle pied sol)
        5. pas majeur mais l’idéal je crois serait de les évaluer à leur vitesse de préférence représentant la vitesse de leur jogging régulier et de ne pas imposer une vitesse pour fin d’analyse (change probablement la donne en lien avec l’économie de course)
        6. J’espère pas. Mais Les détracteurs de la chaussure minimaliste/pied nu sont ceux qui sont le plus à même de montrer ce genre de résultats. Il faut savoir que beaucoup de chercheur qui parle de biomécanique/chaussure sont amis avec les compagnies (c’est vrai des 2 cotés!)
        7. Je suis d’accord si c’était vraiment significatif
        – ET la validité externe de tes trouvailles sont limitées à la population étudiée. Une plus grande étude avec plus de coureurs pourrait te permettre de connaitre ces valeurs de façon plus juste et pour différentes populations (récréatifs à vrais athlètes) en faisant des sous groupes.
        – Je me trompe ou aucun résultat est significatif si on parle de ce qui nous intrigue : des FFS qui deviennent plus économique en RFS…
        8. je garde des secrets pour le débat 🙂

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        • 9. Blaise, c’est pas gentil de discréditer des études en les appelant trouvailles 😉 Elles font parti de la science que tu défends. Ps. Je suis d’accord avec toi que la force de cette étude seule est faible. Je me garde aussi du jus pour le débat 😉
          On va avoir du plaisir au débat.

        • « tes trouvailles » est dans le sense de : les chercheurs qui trouvent / identifie… pas tes (toi, daniel riou) qui trouve qq chose…

          Je reformule donc : la validité externe des facteurs identifiés par les chercheurs sont limitées à la population étudiée. Une plus grande étude avec plus de coureurs pourrait leur permettre de connaitre ces valeurs de façon plus juste et pour différentes populations (récréatifs à vrais athlètes) en faisant des sous-groupes.

          On va effectivement avoir du fun au débat 🙂

        • Oups, j’ai fait une erreur. La différence d’efficacité pour les attaqueurs avant-pied qui passe vers l’attaque talon est significative. Sauf que ce qui m’étonne (encore), c’est que les attaqueurs avant-pied deviennent significativement plus économique que les attaqueurs talons… lorsqu’ils attaquent du talon.

    • Suite à une de vos conférence, j’ai passé au minimaliste (et, par le fait même, changé ma technique). J’ai vécu la différence dans la diminution des douleurs relies à l’impacte que donne une tombé du talon Vs. une tombé de l’avant et je dois vous dire que je ne retournerais jamais au « gros » soulier, ni à la tombé du talon! Si mon expérience peut vous servir, vous pouvez me contacter!

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  6. NB il sera possible pour tout ceux qui ne sont pas inscrit au débat d’y assister live (ou en différé) via Web diffusion (20$ par le site de Lacliniqueducoureur.com dès mardi)… Le débat intégral!

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  7. Que ça va être intéressant comme débat. Moi j’ai une attaque mi/avant-pied, mais quand je suis très fatigué, de courir talon me repose, mais je sens les impacts beaucoup plus. Je ne sais si c’est le fait d’enlever la tension sur muscles et tendons qui travaillent et peuvent ainsi se reposer, ou si l’attaque talon est moins exigeante. Mais le martèlement est dérangeant et je ne courrais pas 10 km comme ça (Peut-être un question d’habitude aussi). Mes souliers ont des dénivelés entre 3 et 8 selon la paire.

    Mais ça c’est de l’expérience personnelle , j’ai hâte de voir le débat sur des données quantifiées!

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      • Oui merci Daniel pour le lien de l’étude qui est désormais connue quand on souhaite justifier qu’il est possible d’attaquer talon même pieds nus. Mais objectivement, vous savez que ce peuple du Kenya n’attaque pas talon la jambe tendue et le fait majoritairement à faible vitesse quand le sol devient moins dur. Et leur attaque talon, en terme de restitution d’impact n’est pas comparable avec les coureurs occidentaux qui attaquent le sol très fort sans aucune décélération.
        Vous devriez vous en rendre compte par vous même (c’est peut-être l’objectif) lors de cette nouvelle étude. Si vous voulez pousser la réflexion sur la prise d’appui avant-pied Vs talon. Je vous re-conseille http://www.eadconcept.com/Livres/gestuelle-performance-sportive-concept-et-principes-posturo-dynamiques-EAD-livre.html

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  8. Pourquoi ne pas laisser les gens trouver eux meme leur bon appui podal ?! Si c’est le leur, il ne seront que plus efficace! Pourquoi ne pas aller plutot vers l’optimisation de leur propre technique . Qu’il soit mi-pied ou qu’il soit’talon proprioceptif’..?!
    Bien hate d’ecouter ce debat!!:)

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  9. Daniel,

    Merci beaucoup pour cet article ainsi que pour ses commentaires fort instructifs.
    En 2017, le sujet reste toujours d’actualité !

    Empiriquement, il me semble qu’il n’existe pas une foulée idéale mes des foulées idéales. Il faut en maîtriser plusieurs pour devenir un coureur complet.

    J’ai l’impression que le débat qui consiste à trouver la foulée universelle est tronqué s’il n’intègre pas au moins les trois paramètres suivants :

    1/Vitesse de course :
    Sprint ? Seuil ? Régénération ?

    2/ Durée du course :
    Quelques minutes ? Plusieurs dizaines d’heures ?

    3/ Type de terrain :
    Montagneux ? Plat ? Caillouteux ? Sablonneux ? Goudronneux ? Facilement déchiffrable ?

    Si les paramètres ci-dessus sont ignorés (on pourrait sans doute ajouter un quatrième facteur : les caractéristiques physiques des individus), alors oui, les articles scientifiques tendent à s’opposer les uns aux autres, démontrent des résultats contradictoires qui ne permettent pas de tirer des conclusions générales.

    Pourquoi n’existerait-il pas différentes techniques dont l’usage serait à privilégier selon les circonstances ?

    Je cours en montagne (compétitions de 50 à 90 km, 3000 à 5000D+, je termine régulièrement parmi les 20 premiers), je fais des 10km sur route, des marathons, bref je varie beaucoup les plaisirs.

    En observant ma technique de course pied, je ne vois qu’une constante : 177 pas par minute en moyenne depuis 2014 (depuis que ma montre me l’indique !), et ce quel que soit le type de chaussures (majoritairement des Salomon Sonic Pro pour le sentier comme pour la route : 240g et 8mm de talon). Pour le reste :
    – J’attaque talon dans les terrains souples (plage de sable) à faible allure, ou encore après 6-7 heures de course.
    – Je cours medio-pied dans les monotraces de terre souple ou lorsque mon allure approche les 6:00/km.
    – Je cours avant-pied dès que le sol devient aléatoire (racines, cailloux, feuilles mortes qui cachent le sentier) et en règle générale dès que je dépasse les 5:00/km. Sur piste en fractionné, mes chaussures s’usent sur la partie avant, côté extérieur, ce qui montre une attaque clairement medio/avant-pied.

    Les talons de mes Vibram Bikila Evo sont légèrement usés. J’attribue cela au fait que je ne les porte que lors des sorties à faible allure sur chemins stabilisés.

    Blaise comme toi reconnaissez avoir une attaque talon, bien que vous soyez des coureurs expérimentés et peu amortis par la chaussure. Tout le temps ? Sur tous types de terrain ? Mon hypothèse est la suivante : vous courez majoritairement avec une attaque talon parce qu’il s’agit de la foulée adaptée à votre pratique dominante.

    Cette hypothèse permettrait de mieux comprendre les résultats de Hatala & al. (2013) : si la foulée idéale n’existe pas, on peut en revanche partir du postulat que pour l’étude, les coureurs ont idéalement adapté leur foulée aux conditions du test : la conjonction d’un terrain meuble (sable sur les photos), d’une allure modérée ainsi que d’une durée d’effort très courte incite les coureurs à attaquer talon, ou plutôt ne les contraint pas à courir autrement.

    Qu’en pensez-vous ? A ma connaissance, il n’existe pas de recherche montrant une adaptation de la foulée en fonction des facteurs évoqués plus haut. Et c’est peu surprenant : il faudrait des moyens importants et beaucoup de temps pour mener à bien une telle étude multifactorielle.

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    • Merci pour votre commentaire! Effectivement, il n’existe pas à ma connaissance d’études aussi globales. L’attaque du pied au sol est effectivement multifactorielle. C’est pourquoi je trouve qu’il n’est pas intéressant de s’y attarder, elle dépend d’autres facteurs. Pour moi, la fréquence des pas est un facteur beaucoup plus important et qu’il est plus intéressant de modifier que l’attaque du pied au sol.

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