Courir pour la cause

La première fois où j’ai entendu parler de course à pied, de marathon et d’ultra-marathon et par le fait même de levées de fonds, j’étais enfant. On est en 1981. On nous avait parlé, à l’école, d’un homme extraordinaire, qui parcourait le Canada d’est en ouest, à la course à pied, pour amasser des fonds pour la recherche sur le cancer. Il avait 22 ans et cette maladie venait de lui enlever sa jambe droite. Vêtu d’un T-shirt blanc avec l’insigne Marathon de l’Espoir, cet amputé et survivant voulait aider les gens à guérir du cancer et rêvait d’amasser 22 millions de dollars, soit 1$ par Canadien. Il s’appelait Terry Fox. Il a pavé la voie à plusieurs autres courses philanthropiques et encore à ce jour, ce sont des millions de personnes qui courent chaque année dans près de 25 pays pour le Fonds Terry Fox… avec au-delà de 700 millions de dollars amassés depuis 1981. Quand même phénoménal. (apprenez en plus sur terryfox.org)

 « Il a fallu que j’aie le cancer pour me rendre compte qu’être égocentrique n’est pas la bonne façon de vivre. La clé est d’essayer d’aider les autres » — Terry Fox

Des centaines de courses sont accessibles annuellement au Québec, des réelles, des virtuelles, plusieurs avec comme objectif de soutenir une Fondation. Mais pourquoi court-on pour une cause? Est-ce que c’est une mode? Je ne penserais pas… 

On court surtout pour soi… on s’inscrit à un défi, un 10, un demi, un marathon ou un ultra avant tout pour se motiver à s’entraîner, pour voir notre progression, vivre un événement riche en émotions, se dépasser… Souvent, à même les frais d’inscription, le coureur contribue à une fondation ou un organisme social. Ça, c’est une chose… et c’est génial.

Mais parfois, on s’inscrit volontairement et consciemment à une course ou un défi virtuel pour soutenir une fondation. On s’engage à parcourir un certain nombre de kilomètres et on encourage famille, collègues et amis à contribuer financièrement pour la recherche ou le soutien social, en échange de kilomètres. Mais en quoi cela fait-il une différence pour le-la coureur-euse et pour la cause? 

C’est personnel à chaque personne me direz-vous… et vous avez bien raison! Je vous partage mes impressions. Soutenir une cause par la course à pied a pris toute son importance pour moi en 2018. Je vois passer, sur les réseaux sociaux, une levée de fonds pour le cancer du sein, une cause qui me touche particulièrement. Je choisis donc de m’inscrire au défi de 50 km, que je décide de relever en 20 jours. Je joins la communauté virtuelle et c’est là que j’ai découvert le plaisir et l’utilité de faire ce genre de défi. Des survivantes qui reprennent la course, des participants qui partagent dans leurs publications des photos, leurs entraînements, les sommes amassées; bref, on se sent une petite partie d’un grand mouvement. 

Les matins plus difficiles côté motivation, (ça nous arrive tous, non?!)  je n’avais qu’à penser que j’allais le faire pour la cause, que l’argent amassé servirait à la recherche, à soutenir les personnes atteintes et que mes excuses pour ne pas aller courir étaient bien futiles face aux traitements de chimiothérapie, de radiothérapie et effets secondaires que des milliers de gens doivent subir. C’était assez pour me motiver à y aller et à arrêter de me plaindre. Quelques fois par mois, je partageais à mon tour les paysages ou les réflexions faites pendant ma sortie. Une participante atteinte qui écrit « merci de soutenir la cause, cela m’aide à garder espoir, cela me donne la force », c’est très touchant. Ça me donne l’impression que si tout le monde y met du sien, on va finir par faire la différence contre la maladie. Cet été, c’est le 500 km que j’ai entrepris, un engagement de 5 mois. Au moment d’écrire ces lignes, j’en suis à 406 km de parcourus. J’ai fièrement accroché ma médaille, je la vois chaque matin, comme un rappel de mon engagement. Je cours en support aux femmes atteintes, parce qu’une de ces femmes, pourrait aussi être moi. 

Des exemples nous entourent… des causes variées… Saviez-vous que Défis supporte de nombreuses causes depuis sa fondation? Cette année, via les 5 événements du Défi Entreprises, des dons ont été amassés pour l’organisme Les Petits Frères et la Fondation Santé Gatineau. Par le passé, entre autres, Défis a soutenu la Fondation CERVO, l’IUCPQ, Fibrose Kystique Canada, l’Institut Douglas… et un total de près de 500,000$ remis à ces organismes. Impressionnant!

Récemment, j’ai suivi le parcours de Jessica, sur les réseaux sociaux, avec son défi Tétrotop. Vous connaissez? Elle a couru de Québec à Halifax, un total de 1117 km, soit 26 marathons en 26 jours pour amasser des fonds pour la Fondation CERVO, au profit de la santé mentale. Une amie participe à une marche de l’espoir. Une autre roule 300 km pour le bien-être des enfants handicapés. Même mon ado est revenue à la maison avec un projet de l’école, le 5 Km Espoir Michel-Sarrazin. Par curiosité, je suis allée assister au départ. Un matin de mai parfait. Un soleil radieux, une température fraîche idéale pour courir. 650 ados motivés et souriants, des parents, des enseignants, des anciens. Depuis 25 ans, c’est plus de 875,000$ amassés pour cette maison de soins palliatifs. Depuis 25 ans, c’est une motivation pour les jeunes, mais surtout, une façon pour les ados de prendre conscience que la course est rassembleuse, démocratique et s’ensuit une grande fierté d’avoir contribué au bien-être d’autrui, tout en profitant des bienfaits de la course, par le don de soi.

Est-ce que marcher/ courir/ pédaler/ nager/ bouger pour une cause peut vraiment nous pousser à accumuler les kilomètres? Moi je crois que oui … car on se fixe un but, un engagement. La course à pied me permet de me dépasser, m’amène hors de ma zone de confort. Et lorsque je sors courir avec une cause en tête, cela me rappelle que j’ai le privilège d’avoir la santé, je la maintiens par la course et je recueille des fonds pour des causes qui me tiennent à cœur. C’est ce que j’appelle faire d’une pierre deux coups. 

Il y a des centaines de courses annuellement au Québec. Alors dites-moi, quelle cause vous pousse à chausser vos runnings? Bonne course!

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Kim Loiselle
- 44 ans - Coordonnatrice en rédaction et aux communications - Maman 24/7 - ambassadrice pour ce qui me passionne - Coureuse depuis 2017 - Décaféinomane - Passions: photo, cuisine, musique et tous les petits bonheurs de la vie Vous pouvez trouver Kim sur Facebook en cliquant ici

4 réflexions au sujet de “Courir pour la cause”

  1. Merci de m’avoir fait connaître des façons d’appuyer des causes!Et d’avoir décortiqué les effets sur nous et sur les bénéficiaires de ces efforts! Un très bon article! Bonne suite!!!

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  2. J’ai commencé à courir à 51 ans pour une cause en santé, un 10 km, tout un défi à ce moment.
    13 ans plus tard , je n’ai cessé de courir. Pour une cause, pour un défi en groupe, pour mon bien être et ma santé, pour donner l’exemple à mes petits enfants,
    Je ne vise pas la performance mais le plaisir et la satisfaction de m’impliquer pour conserver ma santé et les causes .

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  3. Merci beaucoup pour ce beau témoignage, j’ai dans le but de faire pareil, courir pour une cause parce que j’ai la chance de pouvoir le faire, et je serai heureux d’offrir de l’aide à une personne qui puisse elle aussi faire de belles choses par la suite, très beau témoignage merci!

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