La semaine de la sensibilisation au cerveau se tient du 16 au 22 mars 2020, j’ai donc décidé de proposer un petit aperçu des liens, parfois abstraits, entre l’activité physique et le cerveau! Nous savons que l’activité physique change notre corps : nos muscles grossissent et changent de forme, le gras diminue, le teint est plus éclatant, etc. De plus, nous sommes conscients des changements internes attribuables à l’activité physique : notre endurance cardiovasculaire s’améliore, notre force augmente, notre humeur est meilleure et l’on se sent généralement mieux.
Cela dit, qu’en est-il des effets de l’activité physique sur notre cerveau ? Il est intéressant de se pencher sur cela puisque l’on se rend vite compte que les effets internes et externes sur lesquels ont met l’accent sont en fait secondaires… les effets primaires étant sur le cerveau!
Je me suis penchée sur le sujet une première fois il y a quelques années après avoir lu quelque chose au sujet de la diminution du volume du cerveau en lien avec la sédentarité de nos modes de vie actuels. En effet, il semblerait qu’au-delà du corps, c’est le cerveau humain qui est fait pour un être qui se déplace dans l’espace et dont la proprioception est constamment activée. Je trouve ça fascinant de réaliser que ce besoin inné de bouger que vous et moi ressentons est en fait bien ancré dans la nature humaine en soi, et que notre cerveau est en fait conçu pour l’action!
Le volume du cerveau change selon le degré d’activité physique
Le cerveau est un peu comme n’importe quel muscle de notre corps, en ce sens où il prend du volume lorsque l’on est actif, et qu’il peut aussi rétrécir avec la sédentarité. Cela dit, il ne s’agit pas d’un changement perceptible visuellement tel que l’on voit nos muscles se définir au fil des séances d’entraînement. Pourtant, c’est un changement qui semble être très prononcé au niveau des capacités cognitives observées par les chercheurs dans les nombreuses études sur le sujet.
Mes recherches pour cet article m’ont permises de constater que la recherche abonde en ce sens. Heureusement, je suis tombée sur une étude qui résume particulièrement bien, à mon avis, l’ensemble de ce sujet complexe! En effet, l’étude publiée par Liu-Ambrose, Barha et Best (2018)*1 est accessible en termes de lecture scientifique et propose un aperçu de l’impact positif de l’activité physique sur le cerveau. Vous trouverez toutes les références mentionnées ci-dessus dans le papier publié par Liu-Ambrose, Barha et Best (2018).
Voici quelques découvertes intéressantes :
- L’exercice aérobique, pratiqué 3 fois par semaine chez l’adulte a permis une augmentation du volume de l’hippocampe de 2% d’après l’étude d’Erickson et al. (2011). Ceux qui sont curieux de comprendre les mécanismes intrinsèques qui se cachent derrière ce changement important, les études de Cotman (2002; 2007) sont pertinentes.
- L’exercice aérobique apparaît comme étant le type d’exercice physique qui importe le plus au niveau de l’amélioration des fonctions exécutives et de la santé cognitive. Cela dit, les exercices de résistance combinés aux exercices aérobiques auraient des effets encore plus positifs sur la santé cognitive selon Colcombe et Kramer (2003).
- L’entraînement de résistance aurait un effet positif à long terme sur la santé cognitive. De plus, les chercheurs parlent d’un impact significatif de l’entraînement de résistance sur la matière blanche du cerveau chez les femmes tout particulièrement. PVI, la matière blanche est de couleur pâle à cause de la myéline et elle abrite les neurones. La matière blanche est responsable de nos capacités d’apprentissage et nos fonctions cognitives.
- Les effets de l’activité physique sur la santé du cerveau apparaissent rapidement, et restent à long terme. Effectivement, il semble que le processus de neurogénèse s’enclencherait assez rapidement suivant la pratique d’activité physique modérée ou élevée. De plus, l’activité physique soutenue dans le temps permet la longévité des bienfaits. Plus de détails sur cela se trouve dans l’article de Daniel Riou, mentionné juste ci-dessous!
L’activité physique semble réduire les risques de développement de maladies cognitives!
Plusieurs études convergent les unes vers les autres et semblent s’entendre sur le fait que l’activité physique et les maladies cognitives pourraient être corrélées! Daniel vous parle des grandes lignes tirées du consensus scientifique de Copenhague dans son article concernant l’impact de l’activité physique sur le vieillissement.
Source(s)
- Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism, 2018, 43(11): 1105-1112, https://doi.org/10.1139/apnm-2018-0260