Vous venez de terminer un entraînement très intense et êtes conscient.e qu’une des façons de récupérer adéquatement est de manger dans l’heure qui suit l’entraînement. Cependant, après avoir inspecté votre réfrigérateur et votre garde-manger, vous réalisez que l’appétit n’est tout simplement pas au rendez-vous.
C’est difficile à comprendre, puisque vous ressentez habituellement la faim lors d’entraînements à faible intensité.
Si vous vous reconnaissez dans cette situation, les chercheurs ont peut-être trouvé une explication : il semblerait qu’il existe un lien entre une diminution de l’appétit et la réalisation d’entraînements intenses.
En effet, une recherche effectuée en 2022 sur des souris a permis d’en apprendre davantage sur les changements métaboliques qu’elles subissent après des exercices physiques. Les chercheurs ont découvert une augmentation d’une molécule présente dans le sang des souris après une activité physique de 30 minutes : une combinaison d’acide lactique et de phénylalanine (lac-phe).
Pour confirmer que la production de cette molécule était bien liée à l’activité physique et non au stress, l’expérience a également été réalisée sur des chevaux de course après un entraînement. Les chercheurs ont trouvé les mêmes résultats : une augmentation de la molécule lac-phe.
Enfin, une étude a inclus huit hommes en bonne santé qui devaient effectuer trois types d’entraînements de différentes intensités : faire du vélo à faible intensité, soulever des poids à intensité moyenne et effectuer des sprints de 30 secondes sur un vélo stationnaire. Les résultats n’ont rien de surprenant : le niveau de lac-phe était le plus élevé après la séance de sprints (30 secondes) et le plus bas après la séance de vélo à faible intensité.
Comment l’augmentation de la molécule lac-phe affecte-t-elle notre appétit ? Les chercheurs ont poursuivi leurs recherches sur des souris obèses en leur administrant la molécule lac-phe de manière chimique, sans exercice physique. Ils ont observé que la quantité de nourriture ingérée par les souris avait diminué de 30 % à la suite de cette intervention, entraînant une perte de poids, une diminution de la masse grasse et une amélioration de la tolérance au glucose (signe d’un renversement du diabète).
Une autre étude, effectuée en 2018, va dans le même sens. Les chercheurs ont découvert que l’exercice physique diminuait l’hormone de la faim, la ghréline, tout en augmentant le peptide YY, une hormone qui procure une sensation de satiété.
Il est difficile d’affirmer avec certitude le lien entre la molécule lac-phe, l’exercice physique et l’appétit. Toutefois, si vous vous retrouvez dans cette situation, voici une théorie qui pourrait vous aider à y voir plus clair.
Cela dit, que vous ayez faim ou non, il est recommandé de manger dans les 30 minutes à 1 heure après une activité physique à intensité modérée ou élevée. Pour plus de recommandations sur l’alimentation post-entraînement, nous vous suggérons de lire l’article « Muscles endoloris ? Et si votre alimentation avait un impact ?« .
Wow! Quelle étude intéressante. Ozempyc peut allé se rhabiller! 😉
Mais comment savoir si mon entraînement est suffisamment intense pour produire cette molécule en quantité suffisante?
Merci Valérie!
Très bonne question : je présume que vous trouverez une réponse avec la bonne vieille méthode essais et erreurs 🙂