Article mis à jour le 9 décembre 2021. La motivation est évidemment un sujet beaucoup trop complexe pour être résumé par une règle simple à expliquer. C’était d’ailleurs le sujet de mon entrevue avec Jean-Michel Pelletier. Par contre, il y a des petits trucs qui peuvent nous aider à accomplir certains comportements de façon plus régulière.
J’ai trouvé cette recommandation pour augmenter la motivation dans le livre : The Happiness Advantage, écrit par Shawn Achor. C’est le genre de livre qui change un peu nos comportements et qui nous influence pendant longtemps.
Tout d’abord, un concept : l’enthalpie
Avant de parler de motivation, je dois parler de chimie un petit peu (!).
Savez-vous ce qu’est l’enthalpie? En gros, c’est l’énergie interne d’une molécule. Lorsque cette molécule se dissocie, elle libère de l’énergie.
Par exemple, lorsque du bois brûle, les molécules se dissocient et libèrent de l’énergie sous forme de chaleur. Le bois + l’oxygène deviennent du CO2, de l’eau et de la chaleur :
CH2O + O2 => CO2 + H2O + chaleur (vos cours de chimie du secondaire sont peut-être loin, mais c’était bien ça l’équation 😉 )
Par contre si on met seulement du bois avec de l’oxygène, rien ne se passe, n’est-pas?
Cette réaction est une réaction exothermique (qui libère de la chaleur) qui doit être activée. Si on active (chaleur) le bois et l’oxygène, alors la réaction s’enclenche et elle libère plus de chaleur que ce qui a été nécessaire pour activer la réaction.
Comparons cela avec nos activités de loisir. Souvent, quand on termine une activité comme un entraînement de course, une belle randonnée ou le déneigement de l’entrée, on se sent satisfait et rempli d’énergie.
Sauf qu’il faut investir une certaine quantité d’énergie (motivation) pour pouvoir bénéficier des bienfaits.
Certaines activités produisent sur nous un effet bénéfique sur notre niveau de bonheur ou de satisfaction face à la vie. Voici quelques exemples :
- Courir;
- Jouer au soccer;
- Lire un livre;
- Apprendre une langue;
- Faire du vélo;
- Cuisiner;
- Inviter des amis à souper;
- Voyager;
- Construire un modèle réduit;
- Collectionner des timbres;
- Aller au musée;
- Donner un cadeau;
- Écrire un blogue, etc.
Évidemment, ces activités énergisantes diffèrent pour chaque personne.
Par contre, selon quelques études, on ne retire pas de »plaisir durable » à regarder la télévision ou à jouer à des jeux vidéos plus de 30-60 minutes à la fois.
On peut imaginer que flâner sur internet ou sur Facebook n’a probablement pas beaucoup d’effet sur notre niveau de bonheur non plus.
Pourquoi choisissons nous quand même ces activités, même si nous savons pertinemment que nous ne nous sentirons pas plus satisfait après? Ces activités nécessitent peu ou pas d’énergie d’activation.
Si on en revient à notre exemple de la bûche, on pourrait dire que la télévision ne nécessite pas d’investissement d’énergie de départ, mais qu’elle ne permet pas de libérer de l’énergie non plus.
Lorsqu’on écoute la télévision ou qu’on joue à des jeux vidéos, on reste donc à notre niveau d’énergie de départ ni plus, ni moins satisfait.
Exactement comme la bûche à laquelle on ne donne pas de chaleur, le niveau d’énergie reste égal.
Le problème c’est que :
Courir (et la plupart des activités qui permettent de se sentir satisfait) nécessite de l’énergie d’activation
Effectivement, mettre ses souliers, s’adapter à la température extérieur, mettre nos jambes en marche, tout cela nécessite de l’énergie mentale. Comme nous avons une réserve d’énergie mentale (volonté) limitée, il est préférable d’essayer de l’économiser.
Par exemple, après une dure journée de travail où vous avez eu à prendre plusieurs décisions importantes, il se peut que votre réserve d’énergie mentale soit très diminuée. Courir pourrait vous permettre de vous énergiser, mais pour cela, vous avez besoin d’investir un peu d’énergie mentale et physique.
Comment augmenter vos chances qu’à ce moment-là vous prendrez la décision d’aller courir ?
La meilleure façon serait de diminuer l’énergie d’activation nécessaire pour courir et d’augmenter (si possible), l’énergie d’activation nécessaire pour les autres activités.
Shawn Achor appel cela »la règle des vingt secondes ».
Pour prendre une nouvelle habitude, l’idéal est de raccourcir de 20 secondes le temps nécessaire pour débuter le comportement souhaité et de rallonger de 20 secondes le temps nécessaire pour débuter le comportement à éviter.
Par exemple, si vous voulez moins souvent utiliser votre téléphone et que vous voulez courir plus souvent, vous pourriez choisir de ranger votre téléphone dans votre chambre, plutôt que sur la table de la cuisine.
En plus, vous pourriez choisir de ranger vos chaussures de course dans l’entrée plutôt que dans votre sac de sport rangé au sous-sol.
Évidemment, cet exemple ne s’applique pas toujours, mais vous comprenez le principe.
Lorsqu’on fait une activité depuis longtemps, l’énergie d’activation nécessaire diminue, c’est ce qu’on appel une habitude.
Ce truc peut être utile, peu importe l’habitude que vous souhaitez changer. Que ce soit de vouloir vous entraîner avec vos Altterre plus souvent ou marcher de façon plus régulière en vue du Défi Entreprises, c’est toujours une bonne idée de rendre le plus simple possible les comportements qu’on veut mettre de l’avant. N’hésitez pas à partager ce truc avec une autre personne !
Super billet! À méditer!
J’aime beaucoup! Et ça tombe pile dans une réflexion que j’ai entamée durant mes dernières vacance. Merci 🙂
Très bonne analogie pour nous faire réaliser ces choses de notre quotidien, et pour nous aider à changer nos comportements!
Bon truc! Et pour l’allemand, après un an d’immersion….je le parlais couramment. Bis bald!
Tout d’abord, approche très intéressante qui me parle. L’analogie avec la bûche de bois est très bien choisis.
Par contre, je ne comprends pas du tout le paragraphe ci-dessous, qui pourtant est l’essentiel.
« La meilleure façon serait de diminuer l’énergie d’activation nécessaire pour courir et d’augmenter (si possible), l’énergie d’activation nécessaire pour écouter la télévision (ou jouer à l’ordinateur). Shawn Achor appel cela ”la règle des vingt secondes”. Pour prendre une nouvelle habitude, l’idéal est de raccourcir de 20 secondes le temps nécessaire pour débuter le comportement souhaité et de rallonger de 20 secondes le temps nécessaire pour débuter le comportement à éviter. »
1. Je ne comprends pas pour quel raison il faudrait diminuer l’énergie d’activation pour courir? Ce ne serais pas plutôt le contraire?
2. Comment peut-on raccourcir un temps de 20 sec pour débuter un comportement souhaité. Je ne saisis vraiment pas qu’est-ce ces 20 sec viennent faire la dedans, Est-ce qu’on sous-entant le temps de réflexion avec de changer d’avis? Peux-tu me donner un exemple concret.
@ Stéphane : 1. Il faut diminuer l’énergie d’activation pour la course afin d’encourager ce comportement. Plus l’énergie d’activation nécessaire est faible, moins il est difficile de prendre l’habitude.
2. Pour m’encourager à aller courir le matin, je me couche avec mes vêtements, mes chaussures et mon manteau d’automne déjà préparés à côté de mon lit. Ainsi, le matin, j’ai besoin de 20 secondes de moins pour m’habiller et aller courir. J’ai donc moins de chance de changer d’idée. Est-ce plus clair ainsi?
@ Daniel,
Un grand merci pour tes explications. C’est nettement plus clair pour moi. Et bravo d’aller courir le matin, c’est vraiment pas évident!
J’ai compris qu’en 20 secondes, nous avons facilement le temps de changer d’avis. Je l’ai éprouver souvent. Sur ce, hop je vais courir.
PS. Aurais-tu envie de mettre un lien sur mon site?
Daniel,
J’adore tes chroniques en général et celle-ci en particulier. Très pertinente et surtout facile à comprendre et à mettre en application. Tu es un EXCELLENT vulgarisateur.
Je vais intégrer cette règle des 20 secondes dans ma vie et l’intégrer (en citant la source) dans certaines de mes formations.
Bravo et merci!
Mario