«Train low, race high», S’entraîner bas, courir haut?

Il n’y a pas d’erreur dans le titre. Il n’y a pas d’erreur, car cet article ne parle pas d’une méthode d’entrainement qui combine l’entrainement au niveau de la mer avec la vie en altitude. Cet article portera plutôt sur l’épaisseur des chaussures. Lors de la conférence de Guillaume Millet il y a quelques semaines, j’ai eu un «flash». Je propose l’idée suivante :

– Pour optimiser nos performances en course à pied, je propose que les athlètes exécutent une part significative de leur entraînement en chaussures très minimales et qu’ils compétitionnent en chaussures un peu plus épaisses (11 à 20mm de hauteur).

Pourquoi est-ce que je pense que ça pourrait fonctionner?

1. De plus en plus de chercheurs estiment que la fatigue est en grande partie neurologique. Notamment, le modèle du gouverneur central de Tim Noakes et le «flush model» de Guillaume Millet accordent une grande influence à la composante neurologique et psychologique de la fatigue. En s’entraînant avec des chaussures très minimales, le coureur habituera son cerveau à recevoir plus de feedback de la part de ses pieds, ce qui peut créer une certaine forme de fatigue au niveau du système nerveux. Par contre, lorsqu’il courra en chaussures plus coussinées, il recevra moins de feedback de la part de ses pieds et de ses muscles de la jambe et ainsi, son corps pourra lui permettre de courir plus vite.

2. En s’entraînant avec des chaussures minimales, l’économie de course pourrait être améliorée. Les muscles intrinsèques du pieds, ainsi que le mollet deviendront plus fort et pourront supporter un plus grand stress. Comme le mollet et le tendon d’achille sont capables de restituer une partie de l’énergie emmagasinée lors de la phase de mise en charge, il est probablement bénéfique pour l’économie de course d’optimiser la participation du mollet dans la course à pied. Courir en chaussures très minimale, c’est comme une séance de musculation très spécifique pour le pied et les muscles de la jambe, notamment, le mollet.

3. Étant donné que les adaptations à l’entraînement sont hautement spécifiques, il faudrait quand même faire les entraînements les plus spécifiques à l’épreuve visée avec les chaussures que vous prévoyez porter lors de votre compétition.  Cela me semble indiscutable.

4. Il semblerait qu’un léger coussin soit bénéfique pour l’économie de course, ce qui signifie que la foulée deviendrait plus efficace. Probablement que la diminution des mécanismes de modération de l’impact pourrait expliquer ce résultat.

Je suis très curieux de savoir ce que vous en pensez! L’essayerez-vous?

 

 

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Daniel Riou Directeur général
Directeur général du Groupe Défis, fondateur du Défi Entreprises et co-fondateur d'Altterre. J'adore tout ce qui touche l'activité physique et la santé globale. Détenteur d'un baccalauréat en Kinésiologie de l'Université Laval Diverses formations par La Clinique du Coureur Programme Émergence de l'École d'Entrepreneurship de Beauce Programme National de certification des entraîneurs Niveau 2 en badminton Programme National de certification des entraîneurs Niveau 1 en haltérophilie

8 réflexions au sujet de “«Train low, race high», S’entraîner bas, courir haut?”

  1. J’aime le jeu de mot 🙂 … Je pense que l’idée est bonne et à tester! Je connais des trailers qui s’entrainent en NB miniums et finissent leur ultra descendant en Hoka…

    Voici mon opinion
    Pour le point #1, les théories du gouverneur central sont de plus en plus solides. Par contre, je ne pense pas que celui qui est habitué à une chaussure minimaliste va avoir moins d’afférence neurologique lorsqu’il portera des chaussures plus absorbantes (plus d’instabilité, de pronation, de surface de contact à la plante du pied, …).
    Pour le points #4, la théorie du 10 mm d’absorption pour réduire le coût énergétique est plutôt faible mais surtout très individuelle (1 personne sur 3 est tout de même plus économique pied nu qu’en chaussure de 10mm de stack). Il faudrait donc tester avec un embout d’analyse de O2 quel type d’interface (chaussure) est vraiment optimal pour cet individu.

    Blaise

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    • Concernant le point 1, je «pense» que oui… 😉 Difficile à quantifier…
      Concernant le point 4, je suis d’accord avec toi, il y a des variations individuelles.

      Alors en gros, on est d’accord? 😉

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      • Daniel,

        Tout d’abord merci à toi et tous les autres membres de l’organisation et bénévoles pour la magnifique course de La Cité-Limoilou!

        Pour être d’accord il faudrait s’entendre sur ce qui est « High », pour moi ça veut dire des chaussures comme les New Balance Minimus Road Zero. Avec mon expérience du dernier mois qui incluait mes 2 seules inscriptions cette année ça confirme que c’est un choix que je ferais seulement pour des distances plus grandes que le demi-marathon. Je suis convaincu que sur une plus longue distance la fatigue accumulée fait que ma technique de course se détériore. Sur des distances plus courtes le plaisir de courir avec des sensations qui se rapprochent du pieds-nus semble faire que je le « feeling » que je suis un peu plus rapide (à l’Université Laval j’avais les Minimus R00 et à Limoilou les Minimus HI-REZ).

        C’est assez difficile de réaliser des études concluantes sur le sujet. Selon moi je me débrouillerais pas trop mal avec une chaussure plus structurée. Par contre je ne suis pas convaincu que l’on devrait en conclure que j’ai besoin de ce genre de chaussures, mais plutôt que même avec ce genre de chaussures ma technique de course n’est pas trop affectée.

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        • […] semble faire que j’ai le « feeling » que je suis un peu plus rapide […]

          J’avoue que c’est osé de parler de vitesse dans le cas d’un coureur poids lourd comme moi. 😉

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