J’ai 42,2 ans. Je vais courir Boston un jour. Un point c’est tout.

J’ai 42,2 ans. C’est la crise de la quarantaine pour moi. Elle s’étire et me stimule. Je veux maintenant choisir ma vie. Je veux faire des trucs que j’aime. Uniquement.

boston-finishJe parle de jogging à nouveau, depuis quelques mois.
J’en parle toujours, à tout le monde.
Je parle de course et de ce que je vis à l’entrainement. J’ai l’impression d’en parler un peu trop. Alors j’ai décidé d’écrire ce texte, ce journal (qui n’est pas intime). C’est un journal de bord qui me mènera au marathon de Boston, un pas à la fois, un point c’est tout (.)

La vie est trop courte pour subir, pour la regarder comme un film, ou en être le spectateur, avec ou sans pop corn. Je fais du ménage. Mais un marathon ? Pourquoi encore ?

Je place quelques activités en ordre de priorité et je change des choses. Je dois attacher à nouveau mes souliers et abandonner l’abandon. J’ai chaud. C’est froid. Je ressens un transfert d’énergie qui semble tomber dans le vide. Un vide de sens, un vide plein, un trop plein de vide place ma vie sur une toile.

Je m’évade au point de me perdre un peu et ça me fait beaucoup de bien. Je pense au temps qui passe, à mes quarante ans, au temps perdu (le restaurant) où j’ai rencontré la mère des mes trois enfants. Je me dis, 300 mètres plus loin, que Radiohead est le plus grand groupe au monde et que Thom Yorke est le meilleur chanteur, jusqu’à ce que j’entende David Bowie et « outside ». J’aime la musique et j’aime courir. Mélanger les 2 ? Des minutes de plaisir et d’évasion, comme le canadien en début de saison : un mélange efficace, mais si éphémère. Je cours. J’ai peur un peu. Peur de quoi ? D’un ours. De toute façon, j’ai mon sifflet.

1502893_10152486522217562_8690092135982504483_oJe n’aime pas les trottoirs, ça court mal, c’est up and down, c’est très dur et violent pour les articulations. Les voitures sont chanceuses de pouvoir courir sur la route. J’aimerais être un véhicule à énergie solaire pour mon marathon. Heueusement que l’ombre de l’endorphine me suit. IMPOSSIBLE IS NOTHING.

Je sens l’automne me rendre frileux et j’embarque sur mon tapis en ouvrant la télé. Seul dans mon sous-sol, je cours sur place en regardant STRANGER THINGS ou WALKING DEAD. Ce mélange explosif pour le cœur me donne l’impression d’être un peu masochiste. Intervalles.

Je réfléchis beaucoup pendant que je cours. Introspection, visualisation, planification, auto-psychanalyse! C’est 3-2 Montréal. J’suis dans ma tête et en mode « visualisation ». C’est la série finale de la coupe Stanley. But de Radulov, en prolongation, sur une passe de Galchenyuk.

Je crois bien connaitre à nouveau le sentiment d’être en manque d’endorphines. Elles allument et éteignent. L’endorphine motive et calme. Je rêve à nouveau à Boston. Je rêve de me qualifier pour courir ce prestigieux marathon.

Enfin … me revoilà … J’avais abandonné ? Non. Après mes 2 fractures de 2014 comme hockeyeur, j’ai pensé ralentir … Ralentir TOUT dans ma vie : le père, le coureur, l’entraineur, le travailleur. J’étais ailleurs. Un peu chez le physio, un peu au repos. Mais j’ai compris que j’allais faire un troisième marathon un jour. J’ai compris qu’il m’attendait. Un marathon pour MOI. J’ai compris que j’aimais beaucoup courir. Dans moins d’un an, je vais courir un troisième marathon. Un point c’est tout.

runner_evolution_wall_artJe cours pour pourvoir résister et m’adapter aux changements. Je cours pour être un meilleur père, un meilleur conjoint, un meilleur travailleur, un meilleur ami, et pour être un vaporisateur d’endorphines. Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. Dans moins d’un an, je vais courir un troisième marathon. Un point c’est tout. Bonne journée, Darwin!

Dans mon lecteur mp3 : Radiohead – All i need

You are all I need
You are all I need
I’m in the middle of your picture
Lying in the leaves

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Hugo Clermont
- Pour Tréma marketing; - Coureur passionné, entraineur certifié et 4x marathonien.

6 réflexions au sujet de “J’ai 42,2 ans. Je vais courir Boston un jour. Un point c’est tout.”

  1. Je me suis dit la même chose.. j’ai exactement 42.2 ans… et mon objectif 2017 sera un classement pour Boston 🙂 On se voit sur la ligne de départ ! Bien dit : La vie est trop courte pour subir, pour la regarder comme un film, ou en être le spectateur, avec ou sans pop corn !

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    • Ah ah … Je prend quand même le temps qu’il faut pour me qualifier. Ce printemps 2017 et à l’automne prochain, je cours des demi (s) pour me refaire un profil de coureur et reprendre la forme (d’avant 2014). Bonne chance à toi !

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  2. On est drôle, les coureux! Moi il y a 2 ans, je savais meme pas que je pouvais courir. Puis, arrivent les les montres intelligentes. En bébélleux incorrigible que je suis, j’en achète une, juste pour en acheter une. Dessus, une application de course. Bof, tant qu’a y être, aussi bien l’essayer. 5 marathons (et un demi au travers) plus tard, c’est décidé je tente la qualif pour Boston 2018…. a Punta Cana le 2 avril: y a pire dans vie 🙂

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