Entre nous les femmes, notre cycle menstruel est un paramètre non négligeable quant à nos sorties de course et entraînements. C’est difficile de l’ignorer, disons-le comme ça. Loin de souligner une injustice par rapport aux hommes, il s’agit plutôt de comprendre ce qui se passe lors de ces jours. Comprendre et non s’en vouloir, car on aurait moins bien performé à l’entraînement, par exemple.
La plupart des athlètes féminines élites planifient leurs courses en fonction de leur cycle menstruel. Parfois, c’est inévitable, mais si l’on peut se fier à son cycle qui est réglé au quart de tour et planifier sa saison en conséquence, du moins, ses courses les plus importantes, cela peut être avantageux et plus agréable avouons-nous le. D’un autre côté, si ce cycle n’est pas toujours réglé comme une horloge, on a tendance à maugréer cette période et non s’y adapter.
Rappelons nous les principaux symptômes prémenstruels (SPM) où c’est la progestérone qui domine contrairement aux symptômes pré-ovulatoires où ce sont les œstrogènes:
Nausée et fatigue
Poitrine douloureuse
Rétention d’eau
Ventre gonflé
Humeur changeante
Douleurs et crampes dans le bas du ventre
Douleurs articulaires et musculaires
Etc.
Et je suis convaincue que certaines aimeraient en ajouter d’autres à cette liste 😉 Ci-dessous, il sera davantage question des douleurs articulaires et musculaires.
Le déséquilibre entre les oestrogènes et la progestérone durant le cycle menstruel a pour conséquence, notamment, un relâchement tissulaire dans la région du bassin, donc une laxité ligamentaire. Ce relâchement accroît la mobilité des articulations, donc un possible élargissement des os du bassin dont la symphyse pubienne, qui en dehors de la grossesse ou d’un changement hormonal, n’effectue aucun mouvement. Une grande amplitude de ce mouvement (la course à pied) peut entraîner de la douleur au niveau du pelvis, des aines et des adducteurs. Puisque l’ovaire n’aura pas été fécondé, les contractions utérines afin d’expulser le sang débuteront, suivi des fameuses crampes. Tous ces symptômes et l’intensité de ceux-ci sont variables d’une femme à l’autre. Certaines ressentiront davantage des inconforts lombaires que pelviens. Notons qu’il existe autant d’explications qu’il y a de symptômes.
Alors, on va courir ou pas ? Bien que cette période soit plus ou moins évidente à gérer tant émotionnellement que physiquement pour certaines, le meilleur conseil est d’adapter vos entraînements en fonction de votre énergie, tout simplement. Diminuer l’intensité ou la distance, faire quelques intervalles de moins, marcher plutôt que courir, reporter l’entraînement au lendemain, etc. serait peut-être plus préférable dans le but de prévenir les blessures et surtout, afin d’apprécier votre sortie de course! Encore une fois, tout est relatif. Pour certaines, la course ou la marche feront l’effet contraire et vont leur procurer un grand bien.
Bref, il vaut mieux écouter son corps et ses signaux, pas seulement ce qui est écrit sur le plan d’entraînement.
Tout ce qui se passe durant ces jours est un processus naturel du corps humain qui s’autogère très bien. Mieux on va le comprendre, mieux nous pourrons réagir de la bonne manière et surtout, l’écouter davantage. Avant de s’acharner sur le fait qu’on a raté un entraînement suite à des règles trop douloureuses, vaudrait-il peut-être mieux de voir sur le plan hormonal si justement, le déséquilibre ne serait pas trop grand ?
Sources :
[https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00872291/document]
[https://www.lepape-info.com/sante/la-physiologie-feminine-et-ses-impacts-sur-la-pratique-sportive/]
[https://laphysiologiefeminine.pressbooks.com/chapter/les-douleurs-pendant-le-cycle-menstruel/]