La course à pied est une excellente façon d’augmenter votre niveau d’activité physique et d’améliorer votre santé physique et mentale.
Par contre, courir amène aussi un certain risque de blessure.
On estime généralement qu’environ 50 % des coureurs vont subir une blessure qui les empêchera de courir, chaque année. C’est énorme!
On estime aussi qu’à tout moment, environ 25 % des coureurs traînent une blessure ou une douleur récurrente.
Mais quelles sont justement les blessures les plus fréquentes chez les personnes qui courent?
Les conséquences des blessures en course à pied
Avant de se pencher sur les blessures les plus fréquentes, voici une liste des conséquences néfastes que peuvent entraîner les blessures :
- Perte de plaisir à courir;
- Ralentissement de la progression;
- Coût financiers (physiothérapeute, etc.);
- Absence du travail (il faut vraiment avoir très mal au genou 😉 );
- Perte de motivation;
- etc.
Comme les conséquences sont nombreuses, l’idéal est d’éviter le plus possible d’être affecté par les blessures.
Quelles régions du corps sont les plus affectées par les blessures?
Une revue systématique parue en 2021 s’est penchée sur l’emplacement, l’incidence et la prévalence des différentes blessures.
Dans leur étude, ils concluent qu’environ 40 % des personnes qui courent vont souffrir d’au moins une blessure chaque année.
Selon-vous, quelle partie du corps était les plus souvent affectées?
Voici les résultats, en ordre :
- Genou (26 % des blessures)
- Cheville (19 % des blessures)
- Jambe (16,6 % des blessures)
- Pied / orteils (13,5 % des blessures)
- Cuisse (8 % des blessures)
- Bas du dos (2,7 % des blessures)
- Autres (2,7 % des blessures)
Quelles sont les blessures les plus fréquentes en course à pied?
Évidemment, toutes ces régions du corps peuvent être affectées par différentes blessures. Quelles étaient les blessures spécifiques les plus fréquentes?
Voici le top 5 ci-bas, avec la description de ces blessures par La Clinique du Coureur et un lien vers leur fiche sur ces blessures, au cas où elles vous affecteraient un jour.
La douleur en arrière et autour de la rotule du genou, scientifiquement appelée le syndrome fémoro-patellaire est le syndrome le plus fréquent chez le marathonien. Cette pathologie apparaît après une surcharge sur le genou et est occasionnée par toutes activités répétées de genou flexion (squats, escaliers, côtes, etc.).
2. Syndrome de stress tibial médiale (périostite)
La périostite tibiale ou « medial tibial stress syndrome » (MTSS) pour les scientifiques, se présente chez le coureur par une douleur à l’intérieur du tibia au-dessus de la malléole interne de la cheville. Cette pathologie apparaît après une surcharge sur la chaine postérieure qui est occasionnée par toutes activités inhabituelles qui amènent le coureur davantage sur la pointe des pieds.
La fasciapathie plantaire, communément appelée fasciite, est une irritation du fascia situé sous le pied. Ce dernier se tend comme une corde entre le calcanéum (os du talon) et les orteils, et a un rôle de soutien à l’affaissement de l’arche plantaire. La douleur apparaît souvent graduellement. Elle peut être présente au matin sous forme de raideur et également augmenter avec de la course sur la pointe des pieds.
4. Syndrome de la bandelette ilio-tibiale (syndrome de l’essuie glace)
Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est la deuxième pathologie la plus fréquente chez le marathonien. Les douleurs à la face latérale du genou apparaissent à la suite de la friction d’un gros fascia – la bandelette – sur une proéminence osseuse du fémur. Ces douleurs se manifestent lorsque le stress relatif aux mouvements répétés de flexion- extension du genou excède la tolérance des tissus. En gros, vous en avez trop fait !
Capable de supporter des charges de tension impressionnante, le tendon d’Achille, reliant le mollet au talon, est le tendon le plus résistant du corps humain. C’est malheureusement aussi le tendon le plus fréquemment blessé chez les coureurs de longues comme de courtes distances. Principalement stressé par les entraînements de vitesse, les côtes et les sauts, ce tendon peut d’abord s’enflammer (tendinite), puis, si la douleur persiste plus de quelques semaines, laisser place à un tissu cicatriciel appelé tendinose.
D’ailleurs pour tout ce qui a trait à la prévention des blessures, nous vous invitons à jeter un oeil du côté de leur site web, qui est extrêmement complet.
Qu’est-ce qu’on peut en conclure?
Évidemment, on se rend compte que la plupart des blessures en course à pied se situent au niveau du genou ou en dessous.
C’est normal, considérant que pendant la phase de propulsion, c’est surtout le bas du membre inférieur qui génère la plus grande partie de la puissance.
L’étude comparait aussi l’incidence des blessures entre les coureurs réguliers et les coureurs d’ultra marathon. Bien que les proportions des différentes blessures variaient, les différences n’étaient pas statistiquement significatives.
Que tirer de cette étude? Tout d’abord, on se rend compte qu’une grande proportion des personnes qui courent se blessent chaque année.
Ensuite, on note que si on veut prévenir les blessures, il faut se concentrer sur les interventions qui vont nous aider à prévenir les blessures au genou, à la cheville et à la jambe.
Comment ?
- Être progressif dans l’augmentation du volume d’entraînement et dans les changements de surface;
- Varier les surfaces sur lesquelles vous allez courir;
- Intégrer des exercices de renforcement musculaire, comme cette séance;
- Être prudent lorsqu’on insère des exercices de pliométrie;
- Être prudent lorsqu’on insère des intervalles et des sprints dans l’entraînement;
- Intégrer quelques exercices de proprioception.
Finalement, on se rappel que le plaisir est primordial dans la course à pied et que pour en profiter au maximum, il faut rester en bonne santé musculo-squelettique!
Je crois qu’on n’insistera jamais assez sur l’importance d’être progressif dans l’augmentation du volume d’entraînement pour prévenir les blessures.
Les gens sous-estiment le stress mécanique imposé au corps lors de 30 minutes de course. Et les gens sur-estiment énormément leur capacité d’adaptation, surtout ceux qui commencent la course à pied en ayant déjà une bonne santé cardio-vasculaire, puisque le coeur ne les freine pas assez dans leur enthousiasme initial. J’ai eu beau mettre en garde des amis qui voulaient s’initier à la course à pied ces dernières années, ils finissent toujours par se blesser en en faisant trop, trop vite.
Et je plaide coupable, je suis aussi passé par là il y a 10 ans!
Votre commentaire est très pertinent! EFfectivement, c’est primordial d’être progressif 🙂
Une question: Quel est le plus difficile pour le corps entre la course l’hiver et la course sur l’asphalte (l’été)?
Merci
Les 2 sont difficiles 🙂
L’hiver, avec le léger glissement de la neige, ça peut être plus difficile pour le tendon d’Achille et le pied.
L’été, c’est les impacts et la répétition du même mouvement qui sont les plus difficiles sur le corps.
Moi j’ai toujours des crampes aux mollets lorsque je cours et/ou le nage et ça depuis que je suis jeune hum ? Pourquoi le savez vous ? Merci
Bonne question. Difficile de répondre, mais peut-être que cet article pourrait vous aider : https://defis.ca/2020/08/20/quest-ce-qui-cause-les-crampes/
Est-il possible d’avoir vos références bibliographiques s’il vous plait ?
Les données proviennent d’une revue systématique : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33862272/