Comment tu fais pour aller courir le matin ?

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Comment tu fais pour aller courir le matin ?

AH… cette fameuse question… «Comment tu fais ?», vous savez, celle qu’on pose à quelqu’un qui pratique une activité ou qui fait quelque chose différemment de nous, qui réalise ses projets personnels ou professionnels dans un espace qui dépasse notre zone de confort? On reçoit tous la question éventuellement. Dernièrement, j’ai réalisé que la question m’était adressée à propos de mes entrainements de course qui se font très tôt le matin. Alors je me suis questionnée !

Discussion typique:

«Dis-moi, comment tu fais?»

Moi: « Quoi?»

«Ben, pour te lever si tôt et être en train de courir à 6h00 du matin ! »

Réponse: Parce que j’ai choisi de le faire et que c’est ce qui fonctionne pour MOI.


crédit photo : Kim Loiselle

Parce que mon horaire est rempli, comme vous tous. Parce que je travaille à plein temps, que je suis une mère de famille, que je voyage pour le boulot, parce que tous autant que nous sommes, nous avons une routine à respecter et des engagements qui ne peuvent être rayés de notre «to do list». Comme vous, mon agenda est ultra garni et il serait tellement facile de me trouver des excuses… Mais depuis que j’ai pris la DÉCISION de courir le matin, je n’ai plus d’EXCUSES.

Mes trucs ? Mon agenda est planifié pour éviter tout conflit d’horaire familial. Mes vêtements, runnings, et écouteurs sont préparés la veille, ma montre intelligente est rechargée. En me couchant, je sais si je peux dormir 45 mins de plus ou si je cours le lendemain. Je suis en voyage pour le travail ? Pas d’excuses, mes entrainements sont prévus aussi et oui, je suis la fille qui court au gym de l’hôtel à 6h00 du matin. Génial de ne pas avoir à sortir par temps froid ou pluvieux ! Quand le temps est clément, j’en profite pour courir dehors et découvrir la ville où je me trouve. Certains hôtels proposent même des circuits urbains pour les coureurs !

D’accord, je vous l’accorde, ce n’est pas toujours facile, surtout l’hiver. À 05h45, quand il fait noir, qu’il fait -25 degrés et que toute la maisonnée dort profondément, j’avoue que c’est plus que tentant d’appuyer sur le bouton snooze du réveil et de rester bien au chaud sous la couette. Mais l’idée de boire mon café tranquille d’avoir de l’énergie pour faire ma journée, pour rencontrer mes clients, parfois parcourir 300 km de route, traverser ma journée et ma routine familiale avec le sourire, tout cela me motive à sortir du lit.

Plus j’y vais, plus je savoure les moments magiques qui se cachent dans le petit matin.

Courir tôt le matin, au printemps, l’été et l’automne pour moi, c’est avoir le quartier, silencieux, encore endormi, à moi toute seule. Voir le soleil se lever est un des plus grands bonheurs qui existe. Les paysages et la lumière sont souvent à couper le souffle! Je vous lance d’ailleurs le défi d’aller courir pour voir le lever du soleil aux abords du Fleuve, sur les Plaines, ou dans un endroit de votre région que vous appréciez…c’est magique !

Courir le matin, c’est aussi l’odeur du gazon mouillé par la rosée, les beaux rosiers encore fermés le long de la piste cyclable que j’emprunte, les flaques d’eau qui s’assèchent après une averse nocturne. C’est la résidente de mon quartier que je surprends en robe de chambre et pantoufles, sortie récupérer son journal ; c’est l’ouvrier de la construction qui part travailler et qui envoie la main à son petit garçon, attentif à la fenêtre du salon. C’est la jeune maman qui court avec sa poussette, que je croise sur mon chemin de retour, les sourires et les pouces en l’air que nous échangeons.

L’hiver, je vais au gym. Quand j’y arrive, il est 06h00, il fait encore noir. L’employé de l’accueil me salue en buvant son café. Courir tôt le matin au gym, c’est avoir le choix parmi 28 tapis roulants. C’est courir avec mon reflet dans la fenêtre qui me fait face. Puis au fur et à mesure que le temps défile et que les kilomètres s’additionnent, mon reflet s’estompe, puis disparaît ; la ligne d’horizon prend vie, la ville se réveille.

Courir tôt le matin, c’est prendre du temps pour moi, c’est libérer de la place dans ma tête, parce que la journée aura tôt fait de la remplir. C’est m’aérer l’esprit, réveiller mes idées et mon énergie. C’est générer des endorphines qui me porteront pour la journée. Comment je fais ? Je mets mes écouteurs et MA musique, je marche, puis je cours. Je pense, ou je ne pense pas. Je me fixe un objectif. Je pense à ma santé, qui a été à la base de ma motivation à courir et que je suis en train de montrer l’exemple à mes filles. Je pense à mes prochaines courses de Défis, à mes prochaines vacances ; je pense que heille ! cette chanson-là se court vraiment bien hein ?

Je cours le matin parce que c’est le moment le plus facile dans MA réalité, pendant que mon chum prend les bouchées doubles à la maison ces matins-là. J’y vais parce que cela me fait du bien. Parce que ces matins-là, j’ai encore plus d’énergie, plus de bonne humeur. Après ma course matinale, mon latté est, il me semble, meilleur que les autres. La routine familiale bat déjà son plein quand je rentre… les lunchs à finaliser, ah! tiens! Surprise! un devoir pas signé, et les demandes du style: peux-tu me faire une tresse ? Peux-tu m’aider à mettre mes boucles d’oreilles…il est où mon short d’éduc ? Chérie, as-tu vu mes clés ? Ça vous dit quelque chose ce genre de matin ? 😉

Je cours le matin parce que j’en reviens souriante, joyeusement engourdie d’endorphines et je crois (humblement) que mon énergie devient contagieuse pour les gens qui m’entourent. # vaporisatrice de bonne humeur

Alors pendant ce temps, moi je vous demande… vous faites comment pour aller courir le soir après votre journée de travail ? Vous faites comment pour courir à -15 degrés, ou dans la sloche, ou à 30 degrés sous le soleil de plomb ? Vous faites comment pour courir 40, 50, 100 km par semaine ?

Peu importe comment vous faites, l’important c’est que cela fonctionne pour vous, dans votre horaire, votre réalité, vos goûts et vos objectifs ! Bonne course !

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Kim Loiselle
- 44 ans - Coordonnatrice en rédaction et aux communications - Maman 24/7 - ambassadrice pour ce qui me passionne - Coureuse depuis 2017 - Décaféinomane - Passions: photo, cuisine, musique et tous les petits bonheurs de la vie Vous pouvez trouver Kim sur Facebook en cliquant ici

28 réflexions au sujet de “Comment tu fais pour aller courir le matin ?”

  1. Superbe texte. J’ai commencé à courir certaines de mes séances très tôt le matin, il y a deux ans. Je préparais mon premier marathon. 5 séances par semaine avec deux jeunes enfants et une routine qui gruge la quasi entièreté de mon temps, c’était impossible. J’ai dû agrandir certaines journées vers le bas. C’était par obligation, à ce moment là. J’avais toujours eu horreur de faire du sport tôt le matin. Depuis, j’y ai pris goût. Même quand je cours 3 ou 4 fois par semaine, je glisse quelques séances avant le chant du coq. Les réponses à pourquoi j’y ai pris goût se trouvent toutes dans ce texte.

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  2. Je suis un matinal aussi. Lorsque j’ai voulu commencer à courir, je ne trouvais de moment qui convenait dans mon horaire. Je me suis alors dis que je pouvais me lever 15 minutes plus et prendre le bus 20 minutes plus tard, ce qui me dégage 10 minutes de préparation et 30 minutes de course. Comme toi je trouve que la course au levé du soleil est un spectacle magnifique. Quand le reveil-matin sonne , il n’est pas rare d’avoir envie d’avoir envie d’appuyer sur snooze, mais a toutes les fois je me dis qu’il ne m’est jamais arrivé de regretter m’ être lever au retour de la course.

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  3. J’ai bien aimé ton billet. Je suis un coureur du matin moi aussi et je me suis reconnu dans ton texte. La seule différence: le tapis: no way pour moi. Je profite de la tranquillité du matin même l’hiver.

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  4. Je n’arrive pas à me discipliner pour courir tôt le matin. Je préfère plus tard en matinée, bien après le petit déjeuner. Mais je m’interroge: Comment courir en étant à jeun depuis la veille a soir ?? Ressentez-vous un manque d’énergie ??

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    • Bonjour Gilles! L’important c’est de courir dans le plaisir au moment qui fonctionne le mieux pour vous… j’aime bien courir en fin de matinée la fin de semaine… personnellement je cours à jeun, et c’est ce que je préfère, mais je ne cours que 45 mins les matins de semaine… je n’ai aucune faiblesse ni manque d’énergie, et pour moi cela fonctionne super bien. Autrement j’attend au moins 2 h après avoir mangé pour aller courir. Bonne course Gilles! ☀️

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      • Bonjour. Une astuce : mettre le réveil 2h plus tôt encore. Prendre 1 collation (préparée au pied du lit éventuellement). Se rendormir (ne pas oublier de remettre le réveil).

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      • Bonjour,
        Déjà, merci pour ce texte qui fait bien sentir le plaisir de ces escapades matinales pour son bien-être. De mon côté, les sorties du matin, c’est le WE ou en vacances. 4 enfants, cela génère des contraintes (ou des choix, j’assume!) qui me bloquent encore matin en semaine. Le WE, je mange léger et peux dérouler 2h ou plus à découvrir de nouveaux itinéraires, au frais (je ne suis pas copain avec Mr Soleil). En vacances, paradoxalement, sortir plus tôt à jeun est mon petit temps de vacances à moi. Pour répondre aux questions et inquiétudes, cela se fait progressivement et à vitesse relax, cool. Tenir 1h, 1h10, est faisable sans problème en ce qui me concerne, je porte juste une attention aux ressentis (une pâte de fruits dans une poche en cas de fringale est rassurant et me permet d’avancer sans inquiétude) et je trotte donc aux sensations. Découvrir le paysage, écouter de la musique permet aussi de ne pas se focaliser sur savoir si l’on a faim ou non, si l’on va tenir ou pas. Je laisse mon corps tranquille avec un rythme non brutal, allure tout en douceur, et en retour, il me transporte là où les yeux me portent!

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    • Je suis comme vous et je me pose la même question à propos de l’alimentation. J’ai faim quand je me lève!!! Ça m’a toujours bloqué pour sortir courir tôt le matin car j’ai peur de mourir de faim en cours de route hihihi. Mais merci pour le texte. Je vous envie…

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    • Ah ! merci beaucoup Caroline! 😊 oui essaie-le! Je te dirais que comme toute chose, les premiers matins sont une adaptation… après on ne veut plus s’en passer! Le beau temps s’en vient tu commenceras dans la plus belle periode et en juin-juillet-août , tu seras sûrement heureuse de courir sous une température plus fraîche! Ce serait plaisant de te lire quand tu l’auras essayé! 😉 bonne course!! ☀️

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  5. J’adore courir le matin! Voir le lever du soleil, les gens se réveiller. C’est mon temps à moi (et je réveille les enfants en revenant!). Je me prends un petit verre de jus au levé du lit, quelques échauffements et dehors! Le plus dur n’est pas de se lever… mais de se coucher le soir d’avant! Mais après, c’est fait! Et je peux me permettre de manger ce que je veux au souper car je n’ai pas à m’entrainer après!

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    • Ha ha! C’est la même chose pour moi… aucun problème pour le lever! C’est le coucher la veille qui cause problème… et je n’ai aucune discipline pour ça 🙂

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  6. WoW Kim ! Quel texte , quelle fluidité et limpidité d’ans ta plume. J’ai été inspiré par Patrice Godin à commencer, à l’occasion, l’automne dernier à courir. Son texte courir à 4 hre du matin avec comme tu écris, la tranquillité de la nuit et le crépuscule magique du matin, ça ça m’allume. À chaque matin 6:20 je reconduis mon garçon à l’autobus et j’ai décidé que ça commençait ce matin-là. Quel défi, on se croit toujours en forme parce qu’on l’a déjà été; la fougue du guerrier m’a reprise fini de remettre à plus tard enfin j’avais réussi , j’ai commencé à courir! Au lieu d’être celui qui fait des thumbs-up aux coureurs et de les envier, c’était moi. J’ai du arrêter blessure au genou du à un overdose de plaisir de passer après 4 courses de 5 à 10 km. J’ai compris … ton texte me décide à recommencer, à planifier … merci Kim!!! fini d’écrire je vais courir 😊👍🏻

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    • Merci beaucoup pour ce beau commentaire! 😊 Je me réjouis à l’idée de pouvoir motiver ou inspirer les gens autour de moi, alors ton petit mot me fait bien plaisir! Bonne planification … il y a aussi un très bon texte sur la planification du coureuur, publié la semaine passée dans le blogue … je t’invite à le lire! Bonne course Érik!☀️

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  7. Un texte qui me parle! Je courais le matin avec plaisir il y a deux ans et la vie a fait en sorte que j’ai mis cette belle habitude de côté! Ton texte vient de me rappeler le plaisir que j’avais à faire ma course le matin! Je remet ça à mon horaire à 6h lundi matin 😉 Merci!

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    • Ah c’est cool de lire ton mot Geneviève … merci ! Avec le beau temps qui arrive tu reprends ta bonne habitude dans un des meilleurs moments de l’année! Bonne course! ☀️

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  8. Wowwwww comme je me reconnais! Je courais le matin avec plaisir je suis en arrêt de course depuis bientôt un an, suite à un problème de genou. Votre texte me fait rêver au jour où je recommencerai, en espérant pouvoir recommencer. Merci d’avoir partagé ce merveilleux moment Merci!

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    • Merci Chantal pour ce beau commentaire! Tant mieux si j’ai pu vous emmener avec moi l’espace d’une lecture! Je vous souhaite de bien guérir votre genou pour profiter à nouveau et bientôt de beaux matins de course! ☀️🏃🏻‍♀️

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  9. Tellement vrai. Cette sensation d’être en fusion avec la nature qui, d’ordinaire, nous échappe. Cette sensation d’être prêt à entreprendre une journée. Cette sensation singulière et vivifiante de courir une douzaine de kilomètres pour se rendre au travail et faire la classe à des élèves de 5e secondaire par la suite. Lire votre texte m’interpelle et réveille en moi des souvenirs de mes dernières années. À la retraite maintenant, mais pas de la course.

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  10. Ton texte me rejoint car moi aussi je cours très tôt le matin et ce, depuis 2002. Auparavant, pendant 23 ans, je courais en fin d’après-midi. J’ai fait le changement quand ma fille est entré à la garderie pour que je puisse aller la chercher en fin d’après-midi. Ma fille a 21 ans aujourd’hui et il y a longtemps que j’aurais pu recommencer à courir en fin d’après-midi mais non. J’adore courir très tôt le matin pour toutes les raisons que tu exposes si brillamment.

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