L’entraînement, la course, demandent une régularité. Il faut s’engager, se motiver, et se rappeler parfois les raisons pour lesquelles nous nous astreignons à cette routine, parfois exigeante. C’est ici que prennent place les concepts bouddhistes du Dharma et de l’impermanence des choses. Seule vérité absolue, en fait, car rien n’est immuable.
Si vous êtes athlète d’élite, vous n’avez sans doute pas eu la permission de vous laisser aller quelques fois. Il y a des résultats à récolter; des années d’entraînement à ne pas gâcher, une première place à décrocher. Toutefois, est-ce que ça aurait été si dommageable de se laisser aller parfois ? Et si la régularité tenait aussi d’une capacité à lâcher prise, ne serait-ce que 24h, pour permettre au corps de se reposer.
Aussi, les coureurs du quotidien qui, comme moi, aiment s’entraîner pour les bienfaits personnels, l’état de bien-être qui se place dès les premières foulées, sommes dans une discipline différente, mais pas moins directive. Cela a du bon, car ça nous permet de rester en forme, de toujours être à notre meilleur lors de nos sorties mais, parfois, il se peut que nous ayons besoin d’une pause, et nous ne nous l’offrons pas nécessairement plus facilement que les athlètes de haut niveau. À ce sujet, l’article sur Défis de Daniel Riou : La dépendance au sport : quand le sport devient une obsession, est extrêmement intéressant afin de nous amener à réfléchir sur les raisons qui nous font courir.
Pourquoi le concept de l’impermanence est-il essentiel afin de garder les cap sur une routine saine ? Car lorsque nous intégrons que tout est un cycle, qu’il n’y a pas de fin, et seulement des transformations, nous intégrons que notre rythme d’entraînement, ainsi que toutes nos habitudes, sont aussi changeantes et impermanentes. Advenant que nous soyons plus fatigués, nous nous permettrons un entraînement différent, ou une pause, et cela ne voudra pas dire que nous aurons abandonné à tout jamais nos bonnes habitudes. Nous saurons que nous sommes uniquement en train de reprendre notre souffle, d’écouter les demandes de notre corps physique, mais aussi de notre énergie, afin de mieux reprendre le rythme de nos entraînements par la suite. Il peut arriver que nous ayons des moments d’arrêt plus longs, mais rarement ces brèves interludes ne voudront dire que nous ne sommes plus aussi disciplinés. Au contraire, l’impermanence, dans la philosophie bouddhiste, se rapporte au Dharma : l’étude de la vie, de soi-même, et de l’univers, par des lois morales qui nous rappellent que nous sommes co-dépendants. Il faudra parfois revenir en arrière quant à notre performance, nos capacités en force ou en endurance, mais nous retrouverons facilement le rythme d’avant. Du moment que nous soyons dans un cheminement de confiance.
Pour ma part, après mes deux grossesses, j’ai repris l’entraînement très tôt, mais sans avoir négligé le travail nécessaire à faire en amont en rééducation du plancher pelvien. Cela m’a demandé énormément de discipline, mais je savais avec certitude que mon corps ne faisait que s’adapter, se transformer, et qu’il avait encore la force d’avant… je ne devais que lui donner du temps. Même chose si je me blesse au dos, ou que je rencontre une période de grande fatigue ou que je suis très occupée. Je ne me décourage pas; je m’arrête, oui, mais je ne lâche pas, car je sais que même en pause, je suis la même femme-coureuse-yogini disciplinée. C’est le concept même de l’impermanence. Avoir ces certitudes en tête nous permet de garder un rythme sain. Il n’y aura jamais, ou presque, d’entraînements qui deviendront nocifs pour nous. Il n’y aura que des vagues qui nous permettront d’adapter nos besoins, de transformer notre façon de courir.
Cette notion semble simple, mais elle vous assure que vous garderez confiance en votre rythme. Les petites pauses ne vous amèneront plus à perdre confiance en vous. Les arrêts seront vus comme des cadeaux que vous vous permettrez. Et avec la période des fêtes de fin d’année qui approche, je crois que nous avons tous à gagner de nous permettre de légers débordements, sans culpabilité.
Bonne pause, bonne continuité !
Voilà qui est bien dit! Je me permet des pauses, parce que je suis à l’écoute de mon corps et en le respectant il me garde de belles énergies pour la reprise de ma passion…De bien belles fêtes à vous!
Merci et à vous aussi !!!