Je cours le monde

La course à pied peut nous amener d’un point A au point B. Elle nous transforme, nous transcende. Le coureur débutant se rend au bout de la rue, puis au bout du quartier, puis aux limites de la ville. Certains ressentent le besoin de découvrir de nouveaux parcours, d’agrandir leurs horizons, de pousser des limites. Que ce soit sur route ou en sentier, les voyages marient, à mes yeux, étonnamment course à pied et découverte du monde. Voici donc un carnet sur une expérience récente.

La prémisse :

Relever le défi de compléter une épreuve de 80 km en sentier dans la Monument Valley de l’Arizona.

Le chemin est plus important que la destination…

J’étais avec 2 amis et ma conjointe, aussi des coureurs. Le choix de séparer la route qui serpente Québec au Utah en plusieurs étapes nous a fait découvrir de magnifiques endroits. (avion : Québec/Colorado et la suite en voiture)

Points forts :

Moab, Utah – La ville est reconnue comme étant un terrain de jeu, ou carré de sable pour amateurs de vélo de montage et plein air. L’endroit est définitivement sportif au creux des montagnes. Tout est presque irréaliste, à proximité de parcs nationaux époustouflants (Arches, Canyonlands). L’accès à un réseau de sentiers autant en vélo qu’à pied est simple comme si on entrait au cinéma. Je m’y croyais souvent, même en me frottant les yeux. Chaque vallée, chacune des montagnes peut être le point de départ d’une aventure, le début d’un film. Il y en a des centaines de vallées et de montagnes. On nous alerté sur un point particulier : «gare aux cactus, qui par leurs tailles, se confondent facilement avec les bosquets». C’est un bel endroit pour faire la rencontre de Québécois, aussi en route vers une compétition dans la région. J’me dis que le monde est petit et actif, même dans cette immense surface désertique.

Monument Valley, Arizona – Je me retrouve plongé au pays des western classiques, du coyote et road-runner… de l’imaginaire! J’suis au cinéma. Il fait 12 degrés celcius. Des structures rocheuses impressionnantes viennent surprendre dans un décor plat et dépeuplé. C’était pour moi (et nous) la scène de la compétition. Courir dans un sable mou fût une difficulté insoupçonnée (imaginez-vous courir dans 10 cm de neige folle). J’suis devenu un peu fou, d’ailleurs. J’ai adoré découvrir des décors en voiture mais  j’atteins un niveau d’appréciation et d’accomplissement incomparable quand, au fil de mes efforts, je gravis une montagne ou capture de mes yeux un paysage majestueux, tout en courant. Le résultat devient plutôt secondaire quand on se retrouve devant des scènes si grandioses. «Découvrir le monde à la course» est maintenant pour moi surligner sur ma liste de tâches pour des années.

Chemin du retour :

Vous connaissez Silverton?

C’est la scène de la mythique Hardrock, course de 160 km dans les montagnes environnantes. C’est une ancienne ville minière, cachée au milieu de montagnes imposantes. C’est mon coup de coeur! J’y ai vu des pics enneigées, imposants et intimidants. La ville se situe à une altitude d’environ 3000m. J’y ai marché sur un faux-plat et je me suis senti essoufflé! 3000m, c’est énorme quand on pense que la plus haute montagne du Québec atteint 1500m (Mont d’Iberville).

À revoir :

5 jours, c’est trop court. Nous n’avons pas tout vu évidemment. J’aimerais surtout y retourner pour découvrir les sentiers sans retenue! J’aimerais y retourner pour courir sans dossard, sans ligne de départ, ni fil d’arrivée. J’aime courir et j’aime voyager. J’aimerais y retourner sauf que ma liste comporte déjà autant de noms de villes que de kilomètres courus. Vous ? Y’a quoi sur votre liste ?

 

 

 

 

 

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Mathieu Boucher
Impliqué de près et de loin depuis le début de Groupe Défis, Mathieu a un intérêt marqué pour la santé. Détenteur d’un Baccalauréat en Sciences Infirmières de l'Université Laval, il s’intéresse particulièrement à la prévention des blessures, à la santé et à la course en sentier.

2 réflexions au sujet de “Je cours le monde”

  1. Wow! J’ai lu et relu ton magnifique texte Mathieu. Tu as une plume d’écrivain et ça porte vraiment à réflexion. Félicitation pour ce témoignage.

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  2. WOW ! J’ai l’impression de lire un journaliste du National Geographic !
    Toutes les motivations sont les bienvenues et ton texte en est une, une motivation.

    Merci Mathieu de partager avec nous, une tranche de vie.

    Répondre

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