La course et la société

Oh toi coureur, sais-tu quel est ton impact sur la société ? On entend fréquemment parler des répercussions de l’adoption d’une pratique régulière d’activité physique sur sa santé globale autant physique que psychologique, mais qu’en est-il de l’impact social qu’elle peut avoir ? Quand j’ai commencé à courir, c’était au sein du club de course de mon cégep. C’était la seule activité que je faisais pour moi pendant la semaine. J’arrivais, je courais et je repartais, sans nécessairement vouloir parler aux autres membres. Je me suis rapidement aperçue que cette nouvelle activité avait un impact plus grand que ce que j’avais d’abord entrevu, soit d’être en bonne forme physique et d’évacuer mon stress afin de demeurer psychologiquement équilibrée. Une nouvelle branche de la société s’ouvrait à moi et je portais maintenant le titre de coureuse.

En devenant coureuse, j’appartiens à un groupe. Je me suis peu à peu fait des amis de course. On s’est mis à s’organiser des activités en dehors du club telles que participer au Pentathlon des neiges, à un demi-marathon, se faire des soupers. Au fils des semaines est né un sentiment d’appartenance à une communauté. C’est un phénomène que j’ai aussi remarqué en dehors du club. Un peu comme le font les propriétaires de Jeep, un coureur en salue un autre lorsqu’ils se croisent dans les rues, ils échangent parfois quelques mots d’encouragement et puis repartent dans leurs directions respectives. Pour certains, l’univers de la course est comme une seconde famille.

En devenant coureuse, je modifie également la demande en matière de services de santé. On voit depuis plusieurs années apparaître des services plus spécialisés tel que des physiothérapeutes qui se spécialisent dans les blessures causées par cette activité. Bien entendu, en maintenant un meilleur état de santé, les médecins font face à des problèmes de santé qui diffèrent de ceux des générations précédentes. Il y a aussi une augmentation de la demande en massage sportif, en yoga doux qui permet une meilleure récupération, sans parler de la demande au niveau nutritionnel.

En devenant coureuse, je consomme une gamme de produits et accessoires en lien avec cette activité, notamment au niveau vestimentaire. Les compagnies développent des produits pour satisfaire nos besoins et nous aider à améliorer nos performances. J’ai vue apparaître dans ma garde robe des vêtements et des chaussures que j’utilise pratiquement que pour courir : une paire de chaussures pour les longues distances, une pour les courtes, une pour la course en sentier, une que je refuse de jeter même si elle est trop usée parce que je l’aime. En regardant les chaussures dans l’entrée, on pourrait croire que plusieurs personnes vivent dans mon appartement ou encore que je reçois de la visite, mais non, il n’y a que moi !

En devenant coureuse, j’influence la production médiatique en recherchant de l’information sur le sujet, en partageant des articles, des résultats de compétition ou autres sur les réseaux sociaux. Au cinéma et en littérature, le thème est abordé de multiples façons, que ce soit sous forme de documentaire ou de fiction. Au niveau musical, des listes de lectures sont créées pour nous accompagner pendant l’activité et nous encourager dans notre niveau d’intensité. L’offre événementielle de notre ville fluctue également selon les tendances. On voit apparaître une plus grande diversité de courses telles que des courses à obstacles, des courses avec épreuves comme le Bootcamp Cardio Plein Air des Défis Entreprises. On voit naitre aussi des courses de style ludique tel que Color Me Rad, Totale Bouette pour ne nommer que celles-là, des courses avec thématique et animation, comme celle de Limoilou avec comme thème «Le cirque» et des artistes de rues! Des organismes sans but lucratif utilisent également des concepts pour amasser des fonds. Plusieurs conférences ou séances d’information sont offertes pour nous aider à mieux courir, à nous préparer pour un marathon…

En bout de ligne, quelque chose de super anodin comme courir a un impact significatif sur divers volets de notre société, surtout lorsqu’on est plusieurs à faire ce choix. Je vous ai donné quelques exemples ci-dessus et il en existe plusieurs autres, notamment en milieu entrepreneurial. Aviez-vous déjà pris conscience que vos choix ont un réel impact ? Comment est-ce que le fait de pratiquer la course à pied a affecté votre quotidien ?

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Julie Richard

4 réflexions au sujet de “La course et la société”

  1. Très bon article, madame Richard, c’est pareil pour moi, je ne vais jamais chez le médecin. La course nous porte aussi à améliorer notre alimentation et dans mon cas à manger moins, pour ne pas que ça me ralentisse ou d’avoir l’effet désagréable de trainer un surplus de poids. Par ailleurs, je ne suis jamais malade sauf pour de petits virus qui se règlent très vite, Il me semble que nos bonnes habitudes ne sont pas assez récompensées car nous payons le même prix que tout le monde en assurance-santé, je crois qu’il pourrait y avoir une amélioration des incitatifs. On appelle cela de la prévention.

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  2. Je crois aussi qu’on a un impact sur notre voisinage, les gens se disent pourquoi pas moi aussi. Je devrais m’y mettre…une chose est certaine on ne laisse pas indifférent.

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    • Très bon article. Après 35 ans de course à pied, j’influence mon entourage. Dans mon quartier, on m’encourage et certaines personnes m’ont dit qu’elles ont commencé à courir. J’observe plusieurs impacts positifs sur ma vie tels qu’une excellente santé, une appartenance à un club et la création d’amitiés.

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